Contre la corruption, le pari du numérique

Il n’y a pas si longtemps, obtenir un simple document d’état civil relevait du parcours du combattant. Il fallait s’armer de patience, d’endurance, et souvent d’une bonne dose de résignation. Rien que d’imaginer le soleil de plomb, le gardien parfois insolent, la file interminable et la probabilité de repartir bredouille avait de quoi décourager même les plus déterminés.

Heureusement, tout cela appartient désormais au passé grâce à l’application Houwiyeti, qui illustre parfaitement l’apport des nouvelles technologies au service du citoyen et du développement. Un progrès qui s’inscrit dans un effort plus large impulsé par le Président Ghazouani, qui a si bien mesuré l’enjeu stratégique de la transformation numérique. Il a ainsi créé un département ministériel dédié, lequel n’a pas tardé à mettre en œuvre sa vision stratégique.

Des applications comme Houwiyeti, Khidmaty, Leegoud, l’e-banking et bien d’autres e-services en sont le fruit, facilitant le quotidien des citoyens et modernisant les services publics. Cependant, certains chantiers de modernisation numérique accusent du retard. L’administration publique tarde encore à se numériser complètement : par exemple, L’application Kitab, censée moderniser la gestion du courrier administratif, n’a pas encore trouvé son rythme de croisière.

Plus important encore, le processus de dématérialisation des marchés publics, annoncé en avril 2024, n’a pas encore produit les effets escomptés, alors qu’il constitue un levier essentiel de la bonne gouvernance, axe central de la vision du Président Ghazouani. Il devient plus que jamais nécessaire de donner un réel élan à ce chantier de dématérialisation, pour rendre les procédures plus transparentes et faire respecter, sans compromis, les règles de probité.

Idéalement, le moindre ouguiya dépensé par l’État devrait passer par un circuit entièrement dématérialisé*. Un tel dispositif garantira non seulement un accès équitable à la commande publique, mais servira aussi de rempart contre toute manipulation en amont comme en aval du processus. En parallèle, l’automatisation permettra une surveillance statistique continue des dépenses publiques, constituant ainsi un outil indispensable pour les instances de contrôle et d’audit, ainsi que pour les financiers de l’Etat.

Une traçabilité numérique de bout en bout rendrait quasiment impossibles certaines pratiques frauduleuses, telles que l’attribution de marchés entachés d’irrégularité ou les erreurs et fautes procédurales. D’autre part, la transparence en temps réel, combinée à l’analyse automatique des données, permettrait aux organes de contrôle, mais aussi aux parlementaires et à la société civile, de contribuer activement à repérer et signaler les anomalies et les appels d’offres à risque.

Ainsi, la dématérialisation des procédures publiques ne relève pas simplement d’une modernisation technique, mais d’un véritable choix de société. Elle pose les fondations d’un État plus transparent, plus équitable et plus redevable. En faisant du numérique un levier de moralisation de la vie publique, notre pays a l’opportunité d’en finir avec certaines pratiques opaques et d’inscrire durablement l’action publique dans l’intérêt général.

 

 

Deddah Fadel

 

Mention : _Rédaction partiellement assistée par IA_

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 21octobre 2025)

 

 

 

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