
RFI – Lorsque deux villes de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud travaillent ensemble, cela donne des résultats pour le bien-être des populations. En l’occurrence, la métropole de Montpellier, dans le sud de la France, participe à un programme de réhabilitation du système de fourniture en eau potable de la ville de Kiffa, dans le sud de la Mauritanie. La problématique de l’eau, à des degrés différents, est commune aux deux villes. Et ensemble, elles trouvent financements et solutions techniques.
La subvention Ficol (Facilité de financement des collectivités territoriales) est une sorte de jumelage technico-financier entre deux villes qui ont l’une des problèmes et l’autre des solutions. En l’occurrence, le maire de Kiffa en Mauritanie, Jemal Keboud, se doit de fournir à ses 80 000 habitants de l’eau potable. 22 000 d’entre eux, en périphérie de cette ville du sud mauritanien, n’ont accès qu’à des bornes-fontaines disposées dans les quartiers les plus reculés. Des points d’eau qui ont besoin d’être réhabilités ou pour certains même construits.
« Chaque individu, qu’il soit en Mauritanie ou à Nouakchott, a besoin d’eau au quotidien. L’eau est vitale. Mon but, en tant que maire, en tant qu’élu, est de donner l’eau à mes citoyens sept jours sur sept. Et le projet a déjà réhabilité cinq fontaines qui sont fonctionnelles depuis une année presque et cinq autres sont encore en cours de réhabilitation. Et on envisage de réhabiliter d’autres et même d’installer de nouvelles bornes-fontaines avec l’appui de la métropole. Vraiment, ça a énormément changé le visage des quartiers qui abritent ces bornes-fontaines », précise Jemal Keboud rencontré à Montpellier lors de la Biennale Euro-Africa.
« Des projets qui rendent collectivement fiers les citoyens français »
Ces constructions ou réhabilitations des bornes-fontaines coûtent 1 600 000 euros. Un projet financé pour plus de la moitié par l’Agence française de développement dans le cadre de cette subvention Ficol, Romain Reguler, responsable de la division territoire et entreprise à l’AFD : « Nous fonctionnons sur la base d’un appel à idées qu’on publie une fois par an, et on invite toutes les collectivités territoriales françaises à soumettre des projets de coopération décentralisée sur tous les secteurs possibles. Le seul critère étant que la collectivité puisse apporter une solution de financement de 20%. Notre instrument finance maximum 80% du plan de financement du projet. Et puis, il faut trouver un partenaire collectivités territoriales d’un des pays d’intervention de l’AFD, mais tous les secteurs sont concernés et toutes les géographies d’intervention de l’AFD peuvent en bénéficier. Ça participe aussi au rayonnement international de nos collectivités. Ça participe aussi à la diffusion de l’expertise française qui existe dans nos territoires. Et je crois que ce sont des projets qui rendent collectivement fiers les citoyens français qui sont véritablement acteurs de ces projets de solidarité internationale. »
Une coopération avec « beaucoup de réciprocité »
Fière de ce projet en cours, Clare Hart est la vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole en charge de la coopération avec la ville de Kiffa. L’envoi de techniciens et d’ingénieurs montpelliérains en Mauritanie devrait permettre d’augmenter la fourniture en eau de plus de 3 000 m3 par jour : « Il y a beaucoup de réciprocité dans ces projets et on apprend comment fonctionner dans une situation où on est en pénurie. On est dans la Méditerranée, nous sommes un spot méditerranéen, on est de plus en plus en constriction et donc on apprend beaucoup de nos partenaires au sud pour justement mettre en place des dispositifs ici. Et là, sur Kiffa, on travaille sur une situation très spécifique à cette zone-là. C’est la fameuse corvée d’eau. C’est ce qui empêche les femmes de pouvoir envoyer leurs filles à l’école. Donc, c’est un vrai sujet, un immense sujet sur l’égalité et le développement de la gent féminine sur ces zones-là, puisqu’si on ne peut pas aller à l’école, on est destiné à rester sur ces besoins purement manuels. Donc, on partage ça et la coopération et la solidarité internationale, c’est la réciprocité. »
À l’heure actuelle, les Kiffistes, les habitants de Kiffa, n’ont accès que deux jours sur six à une eau de bonne qualité. Une fois ce projet abouti, on passera à quatre jours sur six. Le but étant un accès constant à l’eau. Pour cela, il faut finaliser un autre projet, se raccorder à l’eau du fleuve Sénégal.
Source : RFI
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