
La recherche de la bonne gouvernance, un terme qu’on retrouve souvent dans les manuels scolaires. Peut-on affirmer que la bonne gouvernance dépend d’un État démocratique ? Ou bien l’un est-il la conséquence de l’autre ? « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », pour reprendre un peu notre auteur célèbre Abraham Lincoln.
Un État démocratique est, par définition, un État dans lequel la souveraineté appartient au peuple, qui gouverne. Disons que la communauté internationale prône toujours cette idée. À chaque fois qu’une junte arrive au pouvoir, on s’attend à ce qu’un pouvoir civil soit établi dans les plus brefs délais. Ou bien, derrière la communauté internationale, faut-il entendre la France ? En effet, la France a souvent qualifié les chefs d’État africains qui s’éternisent au pouvoir de dictateurs. Elle se réjouit que ces dictateurs tombent. Mais qu’en est-il du pouvoir qui s’établit ensuite ? La France est-elle derrière la pauvreté des États africains ? Est-ce que la France pille les richesses et instaure la guerre civile et le djihadisme ? Certaines de ces affirmations restent toujours à démontrer avec lucidité.
On peut toutefois affirmer sans gêne que les juntes militaires n’honorent pas la confiance. Le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Soudan, la Guinée : la pauvreté, la guerre civile, le djihad s’apparentent à un croax, croax de grenouilles dans une rivière.
À chaque coup d’État, la junte arrivée au pouvoir promet des élections libres et transparentes. Mais les militaires restent au pouvoir. C’est le cas au Burkina Faso : le capitaine Ibrahim Traoré, lors de sa prise de pouvoir à Ouagadougou le 30 septembre 2022, a affirmé : « Nous ne sommes pas là pour le pouvoir. » Ce qui se passe actuellement à Madagascar en est l’exemple : le soulèvement du peuple contre les conditions de vie inhumaines Madagascar a conduit à la chute du gouvernement et à la prise de pouvoir par les militaires. Le colonel Michael Randrianirina est investi comme président de la refondation, président de la République malgache. Il promet d’agir sur tous les plans, notamment sur l’énergie, source du soulèvement de la population. Le cas de Madagascar montre que le pouvoir militaire renvoie le plus souvent au sous-développement et à la pauvreté.
La Mauritanie et le Sénégal, deux pays qui prennent une dérive inattendue : la Mauritanie, avec un président démocratiquement élu ou un pouvoir militaire sous couvert d’un pouvoir civil, sombre dans la pauvreté. Un système éducatif en déclin, l’inflation, les inégalités sociales qui se creusent, la répression, le chômage massif des jeunes qui pousse à l’exode. Le Sénégal, après le départ de Macky Sall, file directement dans la même direction.
Djeinaba Diop
Journaliste
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