
La visite au pas de charge du premier ministre mauritanien de l’état d’avancement des travaux du programme d’urgence de Nouakchott est un signe d’un chef de gouvernement acculé et sans doute secoué par les dernières révélations de la cour des comptes sur les dérives des finances publiques.
Cette visite des chantiers urgents de modernisation de la capitale de Ould Diay , est considérée par les observateurs comme une pression exercée sur lui pour présenter peut-être début 2026 un bilan matériel du dernier mandat de Ould Ghazouani. Bien que doté de plus de 5 milliards MRU, le programme d’urgence reste centré sur des réponses de base sans transformation profonde du cadre urbain.
Et malgré l’avancement des projets d’écoles et de centres de santé ou de sport ainsi que les infrastructures routières, le gouvernement est confronté à la hausse des prix des matériaux due à la baisse de production locale. Par exemple les briques sont quasi- introuvables ou très chères. Et puis le premier ministre passe sous silence la pénurie d’ouvriers qualifiés résultant de l’expulsion des migrants subsahariens qui occupent largement le secteur BTP. C’est un aveu d’échec de la politique de l’emploi des jeunes. Et enfin ce programme d’urgence de Nouakchott semble ne pas se préoccuper des espaces verts et les lieux de loisirs sont négligés. Nouakchott reste l’une des rares capitales sans parcs urbains dignes de ce nom.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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