Mali–Mauritanie : relance du dialogue pour dépasser les tensions bilatérales

Agence de Presse Africaine – Bamako et Nouakchott relancent le dialogue pour apaiser les tensions migratoires et commerciales. 

Deux jours après une série d’échanges techniques, le président de la Transition, Assimi Goïta, a reçu le 8 octobre une délégation mauritanienne conduite par le chef de la diplomatie, Mohamed Salem Ould Merzoug, porteur d’un message du président Mohamed Cheikh El Ghazouani. Cette visite intervient alors que les deux capitales cherchent à contenir des frictions liées aux expulsions de ressortissants maliens de Mauritanie et aux fermetures de commerces appartenant à des opérateurs mauritaniens au Mali.

Au Palais de Koulouba, les discussions ont porté sur la situation des commerçants mauritaniens au Mali et des Maliens établis en Mauritanie, la facilitation de la mobilité et la relance de projets sectoriels, selon les éléments communiqués autour de l’audience. Le chef de la diplomatie mauritanienne a réaffirmé le soutien de Nouakchott au peuple malien, tandis que Bamako a proposé la réactivation de la grande commission Mali–Mauritanie et l’instauration d’un cadre de concertation permanent afin de traiter les différends opérationnels et d’en suivre l’exécution.

Cette séquence s’inscrit dans un contexte de crispation alimenté, depuis le début de l’année, par des vagues d’expulsions de migrants en situation irrégulière depuis la Mauritanie, qui ont touché des ressortissants de plusieurs pays, dont des Maliens. En mars, Bamako a officiellement exprimé ses préoccupations et organisé des dispositifs d’accueil et de rapatriement ; des sources concordantes font état de plusieurs centaines de personnes concernées. Les autorités mauritaniennes invoquent le respect de leur législation migratoire, tandis que des organisations régionales et des médias ont documenté l’ampleur du phénomène.

En parallèle, la situation commerciale à Bamako s’est tendue à partir de mars, avec des fermetures administratives touchant des commerces tenus par des ressortissants mauritaniens. Des représentants de la communauté évoquent environ 300 établissements concernés, un chiffre non officiellement consolidé par les autorités maliennes. Des médias économiques et communautaires ont décrit une intensification des fermetures au fil des mois, sur fond de contrôles documentaires et de ralentissement des activités.

Les deux pays entretiennent par ailleurs des liens humains et économiques denses, renforcés par les flux migratoires historiques et par la présence de réfugiés maliens en Mauritanie, où les besoins de protection et de services sont en hausse selon les agences humanitaires. Dans ce contexte, la reprise d’un format bilatéral formel, via la grande commission mixte annoncée par le passé et appelée à être réactivée, est perçue des deux côtés comme un outil de gestion pratique des dossiers migratoires, commerciaux et consulaires.

La visite de la délégation conduite par Mohamed Salem Ould Merzoug fait suite à d’autres contacts de haut niveau intervenus ces derniers mois pour désamorcer les tensions et maintenir un canal politique direct entre Bamako et Nouakchott. Les autorités des deux pays affirment rechercher des solutions concertées et vérifiables, avec un suivi régulier des engagements afin de stabiliser les échanges humains et économiques sur l’axe Mali–Mauritanie.

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

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