
De mon point de vue la tentative de clarification faite par Me Id n’apporte rien de nouveau à son propos tenu à la télévision. . Reprocher à ceux qui dénoncent le racisme d’état d’être en même temps parlementaires, c’est verser volontairement dans la rhétorique propre aux « enfants » du système.
Expliquer que Mandela n’aurait pas accepter de faire partie des institutions de l’Afrique du Sud, c’est feindre d’ignorer que l’aurait-il voulu même, qu’il n’aurait pu; car en raison de l’apartheid, il ne pouvait être ni électeur, ni éligible. Mais nul doute que si le système sud-africain avait permis à Mandela d’être parlementaire tout en continuant à dénoncer les discriminations faites à son peuple, il n’aurait pas hésité une seule seconde à saisir cette chance.
Maintenant, sur le débat de fond et la sémantique qui l’accompagne, ne faisons pas comme si on n’avait pas compris de quoi parlent les opposants lorsqu’ils dénoncent l’apartheid en Mauritanie. Ils n’ignorent pas que techniquement l’apartheid en Afrique du Sud s’adossait à un arsenal juridique discriminant, ce qui n’est pas le cas de la Mauritanie. Encore que l’article 5 de la constitution discrimine volontairement les langues négro-africaines par rapport à l’arabe.
Mais l’inexistence de lois séparatistes en Mauritanie ne saurait être un argument contre l’existence du racisme d’état dans le pays.
Factuellement, les noirs de Mauritanie sont discriminés socialement, économiquement, culturellement, politiquement, face à l’emploi, etc. Et nul besoin de le prouver! La réalité crève les yeux au quotidien. Me Id ne peut l’ignorer que par stratégie politique. Ignore-t-il les tueries, les déportations, les expropriations de terres, les concours et nominations discriminants, etc ?
Un opposant qui manque tellement de cibles côté pouvoir pour choisir de s’attaquer à ses partenaires de l’opposition sur un sujet aussi central que la question nationale, est à mes yeux suspect de nomadisme politique et d’inconsistance idéologique.
Bocar Oumar BA
Militant politique
—
Clarification du député Elid Mohameden MBARECK
Suite à la publication d’un article sur Sahara média, repris par Cridem, j’ai remarqué une campagne malsaine sur les réseaux sociaux tendant à déformer le sens et l’esprit de mon propos lors d’un entretien sur la chaîne Sahara24.
Le titre de l’article : « El ID : celui qui accuse la Mauritanie de pratiquer l’apartheid ne doit faire partie d’aucune de ses institutions », laisse entendre qu’il s’agit d’un appel à l’exclusion. Or, tout téléspectateur de bonne foi, qui a écouté mon propos voit clairement que tel n’était ni le fond ni l’intention de mon intervention.
Ce que j’ai exprimé, c’est une position personnelle concernant la définition même de l’apartheid : si, à titre individuel, je parvenais à la conclusion que le régime en place applique une politique d’apartheid, il m’apparaîtrait alors incohérent et contraire à mes principes d’en faire partie. De la même manière, toute personne parvenue à un tel constat devrait logiquement, par souci de cohérence morale, choisir de ne pas intégrer les institutions qu’elle estime ainsi caractérisées.
On ne peut par exemple imaginer N. Mandela ou Yasser Arafat faire partie des institutions ( assemblée ou autres….)d’un pays qui pratique l’apartheid! Ce me semble si évident qu’il n’est pas nécessaire d’en dire plus. je rappelle que nier l’existence de l’apartheid comme régime particulier dans un pays comme la Mauritanie, ne signifie évidemment qu’il n’y a pas d’autres formes d’injustice ( esclavage, passif humanitaire….)
J’ai rappelé avoir été président du Manifeste Harratine au cours de l’émission, et dont ́’objectif est notamment la lutte contre les discriminations dont font l’objet les hrattine. Je vous prie d’une maniere générale de vous reporter à ce sujet sur mon programme électoral lors de la dernière élection présidentielle pour en être édifié. Sans parler du programme de mon parti, le Frud…
Je vous invite donc à une lecture plus rigoureuse et fidèle de mes propos, afin d’éviter toute interprétation erronée.
Maître Elid Mohameden MBARECK
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com