
Une langue vivante, musicale, accessible, et étonnamment facile à parler.
Je l’ai découverte à l’adolescence, à travers les chansons intemporelles d’Oumar Pène, que j’écoute encore aujourd’hui avec la même émotion.
C’est par la poésie de ses paroles que j’ai appris mes premiers mots, mes premières phrases, avant même de me rendre compte que je comprenais.
Au Sénégal, le wolof ne s’est pas imposé par décret, ni par obligation.
Il s’est simplement imposé… naturellement. Il s’est glissé dans les conversations, dans les rues, dans les familles, dans les médias, dans la musique, jusqu’à devenir, sans combat ni violence, la langue de tous. Une langue partagée, adoptée, aimée.
Cette histoire d’une langue qui conquiert les cœurs plutôt que les institutions mérite qu’on y réfléchisse.
Car dans certains pays , comme le notre , on tente parfois d’imposer une langue par la force, au détriment de la diversité linguistique, de l’attachement populaire et des réalités sociales.
Mais une langue qu’on force ne s’enracine pas : elle résiste, elle divise, elle échoue souvent à rassembler.
Le wolof a réussi là où d’autres ont échoué : non pas en s’imposant, mais en s’invitant.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur