Discussions algéro-mauritaniennes sur la crise au Mali

(Le ministre algérien pour le Maghreb et les Affaires africaines Abdelkader Messahel explique que son pays préfère le dialogue pour répondre à la situation au Mali. Crédit photo : AFP)

Les autorités mauritaniennes et algériennes sont favorables au dialogue pour mettre fin à la crise au Mali.

Le ministre algérien pour le Maghreb et les Affaires africaines Abdelkader Messahel s’est rendu à Nouakchott, le dimanche 7 octobre, pour y coordonner une position unique sur la question du nord du Mali contrôlé par les islamistes.

A l’issue d’un long entretien avec le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, Messahel a déclaré que la Mauritanie et l’Algérie cherchent une solution politique au Mali face à la perspective d’une intervention militaire dans le nord du pays.

« Nous sommes d’accord sur l’importance de conduire un dialogue visant à résoudre les différends et à trouver des solutions politiques appropriées dans le contexte de l’intégrité et de la souveraineté du Mali », a-t-il expliqué.

Le ministre algérien a ajouté que les deux Etats sont « favorables à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens, tout en favorisant le dialogue pour parvenir à des solutions politiques ».

Messahel a indiqué qu’il existe un plan d’action stratégique conjoint des pays de la région (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) aux niveaux politique, militaire et sécuritaire pour répondre à la crise au Sahel.

L’Algérie a affiché à plusieurs reprises sa préférence pour une solution politique à cette crise plutôt que pour les options militaires actuellement envisagées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le chef de la diplomatie mauritanienne Hamadi Ould Hamadi a déclaré aux journalistes à l’issue de son entretien avec Messahel que « la Mauritanie est favorable à l’option du dialogue politique entre le gouvernement et les soit-disants mouvements maliens cherchant à garantir les droits des minorités ethniques dans le nord ». Il a ajouté que la Mauritanie et l’Algérie partagent une vision commune de la situation au Mali. Dans le passé, la Mauritanie a été le fer de lance de la guerre contre le terrorisme, lançant des incursions unilatérales en territoire malien et détruisant des bases des groupes armés. Mais cette politique d’intervention armée dans le nord du Mali a par la suite montré ses limites, selon le journaliste Eby Ould Zidane.

« Le gouvernement d’Ould Abdel Aziz a lancé une guerre contre al-Qaida en supposant qu’il n’allait rencontrer qu’une poignée de quelque trois cents criminels. Or, les chiffres réels, l’échec des affrontements et les développements de la situation sécuritaire dans le nord du Mali lui ont par la suite donné tort », a-t-il expliqué.

« Il est devenu de plus en plus manifeste qu’al-Qaida avait mis la main sur des systèmes d’armes sophistiquées après la chute de Kadhafi, et que l’allié stratégique de la Mauritanie, le gouvernement malien, s’était effondré en même temps que s’effondrait l’armée malienne dans le nord », a ajouté Ould Zidane. « Tous ces facteurs ont poussé Ould Abdel Aziz à reconsidérer ses options avec soin avant de s’aventurer dans une nouvelle guerre contre les terroristes. De plus, les responsables politiques représentants le front interne ne sont pas favorables à une intervention militaire. »

Plusieurs hauts responsables algériens de la sécurité accompagnaient Messahel lors de ce déplacement, parmi lesquels le secrétaire général du ministère de la Défense et plusieurs autres généraux.

Cette délégation a rencontré des responsables mauritaniens de la sécurité, notamment le chef d’état-major des forces armées mauritaniennes, le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, et plusieurs officiers supérieurs.

Jemal Oumar

Source  :  Magharebia le 09/10/2012{jcomments on}

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