
Le moins qu’on puisse dire la déclaration de politique générale du premier ministre devant l’Assemblée nationale est marquée au cours des débats par une fausse note d’un député qui remet sur la scène politique, le dossier judiciaire de Ould Diay que les Mauritaniens croyaient enterrer.
Face à cette nouvelle situation, le premier ministre mauritanien a deux cailloux dans ses chaussures : la justice et le casse-tête des chantiers prioritaires du second mandat de Ould Ghazouani. Pour les observateurs le second souci qui vient de réapparaître devant le parlement, relève de la justice. Et Ould Diay peut dormir tranquillement parce que Ould Ghazouani l’a choisi comme homme de confiance et probablement la personnalité compétente pour la réussite de son programme “ Mon ambition ma Patrie”.
Le premier souci qui relève des chantiers prioritaires,est un véritable casse-tête dans la pratique au regard des travaux d’Hercule qui attendent le chef du gouvernement. Parmi les chantiers prioritaires, l’emploi des jeunes est sans doute le plus pressant face au manque de formation et d’emploi dans un secteur privé très proche du pouvoir au point d’accaparer la majeure partie des marchés publics. Ce gros chantier demande une réforme du système éducatif qui passe par lycées professionnels et des Instituts universitaires de technologies pour répondre aux besoins du marché de l’emploi des jeunes.
Le deuxième gros chantier est sans doute la lutte contre la corruption, le premier talon d’Achille de Ould Ghazouani depuis 2019. La bonne gestion des finances publiques exige une justice qui n’est pas empiétée par le chef de l’exécutif. Les observateurs ne sont pas indifférents à la déclaration d’une parlementaire dans le cadre de la DPG que la capitale économique Nouadhibou est devenue un foyer de corruption de mauvaise gestion de l’argent public sur fond d’absence des services de base.
C’est presque le même diagnostic dans toutes les régions depuis des décennies. Il ne suffit pas de désigner les coupables, il faut appliquer la loi contre tous les délinquants financiers et restaurer la transparence des marchés de gré à gré. Le troisième chantier est relatif au suivi des réalisations des projets de développement en première ligne, l’eau et l’électricité.
Viennent ensuite les infrastructures routières et hospitalières en appliquant la tolérance zéro aux mauvais exécutants et entreprises partenaires de l’Etat qui ne respectent pas les cahiers de charges notamment les délais de livraison. Et puis il y a le nouveau chantier du numérique à l’heure de l’Intelligence artificielle qui pourrait donner de l’espoir aux jeunes diplômés dans ce nouveau secteur technologique.
La modernisation de tous les secteurs passe par l’informatisation de tous les services. Le cinquième chantier est d’ordre politique pour apaiser le climat politique après une crise post-électorale sans précèdent.
Dans cette perspective le dialogue franc et inclusif lancé par Ould Diay ne doit pas être un simple voeu pieux.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 09 septembre 2024)
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