
KASSATAYA – (Dakar) – La Journée internationale de la liberté de la presse a eu cette année une résonnance particulière au Sénégal. Pour protester contre les agressions perpétrées contre des organes de presse et des journalistes durant les violences du mois de mars, la Coordination des acteurs de la presse (Cap) a organisé un sit-in simultanément dans toutes les capitales régionales.
« Les libertés d’expression sont bafouées », a d’emblée regretté Bamba Cassé SG du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal, (SYNPICS) avant de dénoncer les conditions « précaires » dans lesquelles travaillent les reporters dans les rédactions. « Nous voulons le respect de la convention collective des journalistes »
Les journalistes, soutenus par des défenseurs des droits de l’homme et des personnalités de la société civile se sont massivement mobilisés devant les locaux du ministère de la communication ce 3 mai, journée mondiale de la liberté de la presse, pour dénoncer les maux qui gangrènent leur secteur. Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous voulons des salaires décents », « Menaces sur les médias, démocratie en péril”, ou encore « Pour une loi d’accès à l’information », en autre autre revendications. Et sur les t-shirts, sont imprimés « Presse en danger » et « Doyna, ça suffit »
En effet, au pays de la « Téranga », la liberté de la pression s’est dégradée ces derniers mois. « Nous avons noté qu’il y a de plus en plus d’atteintes à la liberté de la presse. Des signaux de radios et télés ont été coupés tout récemment, des organes de presse ont été agressés et des journalistes interpellés, agressés », a déploré Assane Diagne, le représentant de Reporters Sans Frontières. Une situation qui selon lui nécessite la mobilisation de tout le monde pour mettre fin « à ces agissements qui sont attentatoires à la liberté de la presse dans un pays qu’on a tendance à considérer comme un bon élève de la liberté de la presse en Afrique de l’Ouest ».
Les professionnels des médias ont, à cette occasion, réclamer « une loi universelle accès à l’information », « l’application effective à la convention des journalistes », « une nouvelle loi sur la publicité ». Mais exigent surtout une loi pour mettre en place la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA) qui va remplacer le conseil national de régulation et de l’audiovisuel (Cnra). En effet le CNRA, organe de veille au respect des règles dans la presse au Sénégal est accusé de partialité.
En 2020 le Sénégal était 47eme dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (Rsf), et avait même gagné 2 places par rapport l’année précédente. Mais les agressions et les attaques contre des journalistes et maisons de presse notés depuis quelques mois risquent de faire perdre au pays des points.
Djibrilou Diallo
Kassataya / Dakar
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