
L’annonce de 1000 bénéficiaires par an pendant les trois premières années, puis 2250 enseignants par an à long terme, est un pas en avant pour combler une injustice sociale qui ne date pas d’aujourd’hui.
Mais cette décision tardive après de multiples grèves des syndicats des enseignants n’est pas inclusive comme en témoigne l’exclusion du fonds de soutien aux enseignants de la formation professionnelle. Ce qui a ravivé les tensions et les accusations de marginalisation.
Cette réforme coûte cher à l’Etat 7 millions MRO, dont 75 % pris en charge par l’État. Les enseignants contribuent via une cotisation mensuelle de 9720 ouguiyas. Cet enjeu social et politique majeur est révélateur des défis structurels du système éducatif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre une ambition du gouvernement de répondre aux revendications des enseignants et les réalités du foncier sur le terrain, la création de cités spécifiques pour les enseignants dans tout le pays devient un simple vœu pieux. Ce problème n’est pas qu’une question de confort : il touche à la dignité du métier et à l’avenir de l’éducation. Cette gouvernance de paradoxes fait que les enseignants rechignent à accepter des postes en zones reculées sans garantie de logement décent. Les frustrations des enseignants sont réelles. D’autres corps professionnels (magistrats, journalistes, parlementaires) ont déjà bénéficié de terrains ou de cités dédiées, ce qui accentue le sentiment d’exclusion chez les enseignants.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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