
Agence de Presse Africaine – L’Afrique de l’Ouest continue de vivre des transformations politiques majeures, entre nouvelles nominations gouvernementales, préparatifs électoraux et défis de gouvernance. Ces évolutions témoignent d’une région en mutation, où les questions de transparence et de légitimité démocratique occupent une place centrale ce lundi 8 septembre.
Au Sénégal, la composition du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique. Selon Seneweb, le docteur Mamadou Diouf, responsable de Pastef/Les patriotes à Niakhar, s’est montré optimiste quant aux profils sélectionnés, déclarant qu’il s’agit d’un « gouvernement de combat et non de villégiature ». Cette nomination s’accompagne de changements notables dans l’administration, notamment avec la nomination de Marie Rose Faye comme porte-parole du gouvernement. Dakaractu retrace le parcours de cette diplômée de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancienne directrice de l’ADEPME et figure du mouvement Pastef en France, illustrant la volonté du nouveau pouvoir de s’appuyer sur des profils expérimentés issus de la diaspora.
Cette dynamique de renouvellement politique contraste avec les tensions observées dans d’autres pays de la région. En Guinée, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) traverse une crise interne avec la démission de Diabaty Doré, président du parti RPR, de son poste de vice-président. Africaguinee rapporte que cette démission, annoncée le 7 septembre, intervient après une « réflexion et observation attentive », sans que les raisons précises soient dévoilées. Cette fragmentation de l’opposition guinéenne illustre les difficultés rencontrées par les forces démocratiques dans le contexte politique actuel.
La préparation des échéances électorales mobilise également l’attention régionale. En Côte d’Ivoire, les autorités ont officialisé le calendrier de la campagne présidentielle pour l’élection du 25 octobre 2025. Abidjan.net indique que la campagne se déroulera sur quatorze jours, du 10 au 23 octobre 2025, marquant une étape cruciale dans le processus démocratique ivoirien.
Au Bénin, la question de l’éthique gouvernementale fait débat avec la candidature du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances à la présidentielle de 2026. Banouto rapporte les inquiétudes exprimées par le parti Les Démocrates concernant un possible « délit d’initié », étant donné que la direction générale des impôts relève de la tutelle de ce ministre candidat. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a assuré que le ministre « saura se mettre en congé des activités gouvernementales » en temps voulu, après le vote du budget 2026.
Les questions de gouvernance et de transparence prennent une dimension particulièrement critique avec l’adoption par le Sénégal d’une loi protégeant les lanceurs d’alerte. IciLome souligne que le Sénégal devient ainsi « le premier pays subsaharien francophone à se doter d’une telle loi », prévoyant même des récompenses pour les lanceurs d’alerte ayant permis de récupérer des fonds illicites. Cette initiative contraste fortement avec la situation au Togo, où plusieurs membres de l’organisation « Tournons La Page » ont été arrêtés, selon la même source qui dénonce une « tentative d’intimidation » contre les militants de la société civile.
La réconciliation nationale reste un défi majeur au Mali, où les autorités promeuvent le concept d’« humanitude » inscrit dans la Charte nationale pour la paix et la réconciliation. Maliweb explique que cette valeur, définie comme « la capacité à reconnaître l’autre dans sa dignité », vise à panser les blessures du passé. Le Dr Bréma Ely Dicko, membre de la Commission d’élaboration de la Charte, insiste sur l’importance de sensibiliser la population à ces valeurs traditionnelles pour renforcer le vivre-ensemble.
Parallèlement, la situation des défenseurs des droits humains au Mali suscite des inquiétudes. Bamada.net rapporte que Kémi Séba a appelé à la libération d’Adama Ben Diarra, détenu depuis deux ans à la prison de Doila près de Bamako. Cette détention prolongée d’un ancien membre du Conseil national de la transition interpelle les mouvements panafricanistes sur les contradictions entre les discours de souveraineté et le traitement réservé aux militants.
En Gambie, les institutions judiciaires font face à des tensions lors des auditions publiques. Fatunetwork relate les échanges tendus entre le conseiller juridique Patrick Gomez et le maire de Kanifing, Talib Ahmed Bensouda, lors d’une enquête sur les seuils contractuels. Ces confrontations illustrent les défis de la transparence dans la gestion des affaires publiques locales.
Enfin, les questions de santé publique et de protection des consommateurs révèlent des dysfonctionnements préoccupants dans la région. Une enquête menée par Punch au Nigéria expose la vente généralisée de produits alimentaires périmés dans les supermarchés de Lagos, déguisée sous forme de promotions. Cette investigation révèle un « modèle de tromperie » systémique où des produits périmés depuis des semaines, voire des mois, sont vendus à prix réduits sans avertissement aux consommateurs. L’enquête souligne les carences de surveillance de l’agence NAFDAC et les risques sanitaires pour les populations urbaines.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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