
le président Bassirou Diomaye Faye a procédé à son premier remaniement. L’occasion était toute trouvée : il fallait au moins remplacer le ministre du travail sortant, Abass Fall, devenu maire de Dakar le 25 août. Trois autres ministres ont été remerciés.
– « Pas un gouvernement de villégiature, mais un gouvernement d’engagement et de combat. » C’est ainsi que le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présenté sa nouvelle équipe, samedi 6 septembre au soir. Dix-sept mois après la victoire à l’élection présidentielle de mars 2024,Cinq nouveaux venus font leur entrée dans une équipe qui compte 25 ministres et six secrétaires d’Etat. L’arrivée la plus remarquée est celle de l’avocat Mouhamadou Bamba Cissé au ministère de l’intérieur. La robe noire, figure médiatique, a dirigé la défense d’Ousmane Sonko lorsque ce dernier, alors dans l’opposition, était poursuivi pour différents motifs. Le diplomate Cheikh Niang, ancien ambassadeur aux Nations unies, remplace Yassine Fall au ministère des affaires étrangères ; sa prédécesseure est nommée ministre de la justice.
Autre nomination notable, celle d’une figure politique, Déthié Fall. Président d’une petite formation, le Parti républicain pour le progrès (PRP), et candidat à l’élection présidentielle de 2024, il reçoit le ministère des infrastructures. Bien qu’il n’ait jamais rejoint les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), le parti d’Ousmane Sonko, il s’est montré un allié fidèle de ce dernier lors des élections législatives de novembre 2024.
« Jeu de chaises musicales »
L’opposition ne cache pas sa déception. Abdoulaye Vilane, porte-parole du Parti socialiste, a pointé du doigt « un simple jeu de chaises musicales ». Face à un déficit budgétaire de 14 % et un encours de la dette publique qui représente 119 % du PIB, « nous attendions du mouvement du côté des ministères chargés des affaires économiques et sociales », souligne Thierno Bocoum, président du mouvement Agir.
Alors que les rumeurs allaient bon train à propos d’un départ du ministre des finances, Cheikh Diba reste finalement à son poste. Le technocrate pilotera avec son collègue de l’économie, Abdourahmane Sarr, le Plan de redressement économique et social adopté le 30 juillet, présenté comme une rationalisation des dépenses et une meilleure exécution des politiques publiques.
Surtout, l’opposition s’insurge contre les nominations de Mouhamadou Bamba Cissé et Yassine Fall à l’intérieur et à la justice. « Au beau milieu du débat sur le respect de la liberté d’expression et les droits de l’opposition, les nominations de proches d’Ousmane Sonko à ces postes ne sont pas un signe d’apaisement », souligne Thierno Bocoum. Selon l’opposition, le pouvoir s’adonne à une chasse aux sorcières sous couvert de lutte contre la corruption et de reddition des comptes. Avec le départ de deux personnalités apolitiques, le général Jean Baptiste Tine et le magistrat Ousmane Diagne, au profit de deux profils très politiques à des postes régaliens, Ousmane Sonko consolide de fait son autorité.
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