Mali–Mauritanie : montée des tensions après la fermeture de commerces et de la transhumance

Le Calame – La communauté mauritanienne installée au Mali s’inquiète de la dégradation de sa situation après la fermeture de plusieurs commerces et l’interdiction de la transhumance dans la région frontalière de Nioro.

Des commerces fermés à Bamako et dans l’intérieur

Dans un communiqué diffusé mercredi, les ressortissants mauritaniens au Mali ont dénoncé la fermeture soudaine de plusieurs de leurs établissements commerciaux dans la capitale et d’autres villes. Ils estiment que cette mesure porte « un coup dur » à leurs activités économiques et plongent de nombreuses familles dans l’incertitude.

La communauté indique avoir engagé des démarches auprès de l’ambassade de Mauritanie à Bamako et des autorités maliennes pour obtenir des explications. Elle appelle également le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à intervenir rapidement par les voies diplomatiques afin de défendre les intérêts de ses citoyens.

Une interdiction de transhumance à Nioro

La situation s’est compliquée davantage avec la décision prise le 28 août 2025 par le Gouverneur de Nioro, le général de brigade Aly Annaji, d’interdire « jusqu’à nouvel ordre » la transhumance et le pâturage d’animaux appartenant à des ressortissants étrangers.

Justifiée par des « nécessités sécuritaires » liées aux opérations militaires dans la zone, cette mesure touche directement les éleveurs mauritaniens qui, chaque année, déplacent leurs troupeaux vers le sud malien en quête de pâturages. Elle remet en cause un équilibre pastoral ancien et fragilise un mode de vie vital pour de nombreuses familles nomades.

Un climat régional marqué par des tensions réciproques

Ces développements surviennent dans un contexte tendu, après l’expulsion par la Mauritanie de centaines de Maliens en situation irrégulière. Officiellement, Nouakchott justifie ces reconduites par une politique de régularisation et de lutte contre l’immigration illégale.

À Bamako, ces expulsions ont nourri un sentiment d’humiliation et d’absence de réciprocité. Pour plusieurs analystes, la fermeture des commerces mauritaniens et l’interdiction de la transhumance apparaissent comme des mesures de rétorsion symboliques face à la politique mauritanienne.

Vers une crise diplomatique ?

La presse malienne précise toutefois que la campagne de fermeture viserait plus largement les établissements dépourvus de documents conformes, et pas uniquement les commerces mauritaniens.

L’ambassade de Mauritanie, pour sa part, affirme suivre la situation « avec la plus grande attention » et multiplie les contacts avec les autorités maliennes pour éviter une escalade.

                                                                                                                                                                                     

 

Kaaw Thierno

 

 

 

 

Source : Le Calame (Mauritanie)

 

 

 

 

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