Au Mali, l’ONU déplore la suspension indéfinie des élections et « l’intensification de la répression »

Le chef de la junte, le général Assimi Goïta, a promulgué en juillet la loi lui accordant un mandat de cinq ans renouvelable sans élection, alors que la société civile est victime d’exactions de « toutes les parties », dénonce le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

– Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé, jeudi 4 septembre, la suspension indéfinie des élections au Mali et « l’intensification de la répression » contre la société civile. « Les lois adoptées ces derniers mois risquent de compromettre le respect des droits humains au Mali pendant longtemps. J’exhorte les autorités de transition à prendre des mesures concrètes et immédiates pour abroger ces lois problématiques », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, a promulgué en juillet la loi lui accordant un mandat de cinq ans renouvelable sans élection et est devenu de facto président de la République du Mali. Le régime militaire lui avait accordé quelques jours auparavant ce mandat.

« Ces changements juridiques ont fermé la porte à toute élection démocratique au Mali dans un avenir prévisible, en violation du droit de tout citoyen de participer aux affaires publiques, de voter et d’être élu au cours de véritables élections périodiques. Ils doivent être rapidement abrogés », a déclaré M. Türk.

Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021, les militaires s’étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse. Un nombre croissant de journalistes et de défenseurs des droits humains ont été enlevés ou détenus arbitrairement depuis le deuxième coup d’Etat, en mai 2021, indique le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Exécutions extrajudiciaires, disparitions »

« L’augmentation marquée du nombre d’arrestations de Maliens issus de tous les milieux de la société, sur la base d’accusations générales d’atteinte à la crédibilité de l’Etat – simplement pour avoir exprimé leurs opinions –, est profondément préoccupante », a averti M. Türk, appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues arbitrairement. « Il faut mettre fin sans délai à cette instrumentalisation de la loi contre l’expression de la dissidence », a-t-il ajouté.

Le Mali est en proie, depuis 2012, à une profonde crise sécuritaire meurtrière, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.

 

 

Source :  Le Monde avec

 

 

 

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