Migrations : l’UE et l’Espagne, accusées d’avoir externalisé la gestion des migrations avec la Mauritanie

RFI – Human Rights Watch documente les violations des droits humains à l’encontre des personnes migrantes en Mauritanie. Dans son rapport publié hier mercredi intitulé « Ils m’ont accusé d’avoir tenté de me rendre en Europe », l’organisation internationale documente les abus liés au contrôle des migrations entre 2020 et 2025 : police, garde-côtes, gendarmerie et armée mauritaniennes, tous sont accusés d’abus et la liste des violations est tout aussi longue. Mais le rapport d’HRW pointe du doigt d’autres responsables : l’Union européenne et l’Espagne, accusées d’avoir externalisé la gestion des migrations vers la Mauritanie « malgré les violations des droits humains commises dans ce pays ».

Lauren Seibert est l’auteure du rapport HRW sur les personnes migrantes en Mauritanie, intitulé Des années d’abus liés aux contrôles des migrations. Elle dénonce la complicité silencieuse de l’UE et de l’Espagne au micro de Welly Diallo, de la rédaction Afrique.

« Ils ont financé et équipé les forces de sécurité mauritanienne qui sont auteurs de certains abus à l’encontre des migrants. Dans notre rapport, on a aussi souligné le rôle de la politique de l’externalisation de l’Union européen et de l’Espagne parce que, depuis des années, ils continuent à financer et équiper les forces mauritaniennes, pour renforcer le contrôle des frontières et de l’émigration… L’Union européenne a financé la police mauritanienne, les gardes-côtes mauritaniens ; l’Espagne aussi, de manière bilatérale, a financé et appuyé les forces de sécurité (mauritaniennes) pour renforcer leur contrôle des frontières. Et le problème, c’est qu’on finance ces forces de sécurité mais, qu’après, il n’y a pas assez de suivi pour assurer que les droits des personnes affectées, des migrants qui sont interceptés, arrêtés, détenus, pour s’assurer que leurs droits soient respectés. »

Pour l’organisation, cette violence à l’égard des migrants a été « exacerbée » par l’Union européenne et l’Espagne. L’année dernière, la Mauritanie a signé un partenariat avec l’UE en échange d’un financement de 210 millions d’euros pour réduire la migration irrégulière. Quant à l’Espagne, elle a aussi renforcé son soutien bilatéral et maintenu le déploiement de la garde civile espagnole dans le pays. Parmi les arrestations documentées dans le rapport, certaines ont eu lieu en présence de ces forces espagnoles…

En raison de ces financements et de leur silence face à la répression, sans garantie adéquate en matière de droits humains, l’organisation de défense des droits de l’homme considère que « l’UE et l’Espagne partagent la responsabilité des abus commis en Mauritanie ».

 

 

 

Source : RFI

 

 

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