Mauritanie : le paradoxe des Imams au grand jour

La coordination des sermons des Imams à Nouakchott et à Nouadhibou vendredi dernier sur les dangers de la montée de l’homosexualité dans ces deux grandes villes du pays s’avère comme une invitation au chef de l’Etat de mettre en place une police des mœurs.

C’est l’application de la Charia dans le cas de citoyens qui défendent les mauvaises mœurs surtout relatives à des comportements déviants, qui est pointée du doigt par les observateurs. Les Imams comme les Oulémas jouent un rôle puissant de régulateurs de la société mauritanienne. C’est dans ce sens qu’ils ont demandé au président Ould Ghazouani de créer une police des mœurs.

Cette initiative est bonne mais ne suffit pas pour lutter contre les autres vices tels que l’alcool, la drogue et la prostitution. La crédibilité des sermons des Imams réside dans les sujets d’intérêt national et religieux chaque vendredi mais sans partis pris c’est-à-dire en dénonçant le trafic florissant actuellement de drogue, d’alcool et de médicaments illégaux voire de migrants. Les observateurs ne sont pas dupes de ce mutisme flagrant parce que les Imams sont des salariés de l’Etat oubliant que c’est l’argent du contribuable. Ce paradoxe financier ne va pas avec les valeurs morales que les barbus défendent. Et enfin les négro-africains et les harratines ont l’impression que ces guides religieux ne s’adressent pas à eux. A vrai dire la question nationale n’est pas seulement l’affaire des politiques mais aussi des guides religieux dont les sermons doivent faire apparaître ne serait-ce qu’en filigrane l’égalité entre tous les Mauritaniens quelles que soient leur couleur, sexe, leur appartenance ethnique et partis politiques.