En Guinée, la junte suspend temporairement des partis d’opposition

AFPLe RPG d’Alpha Condé, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le PRP de Rafiou Sow sont suspendus pour trois mois alors que l’opposition et la société civile appellent à manifester le 5 septembre pour dénoncer une volonté de confisquer le pouvoir de la part du général Doumbouya.

La junte au pouvoir en Guinée a suspendu pour « 90 jours » trois des principaux partis du pays, dont ceux de l’ex-président Alpha Condé et de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, selon une décision consultée ce 23 août par l’AFP.

Cette décision du ministère de l’Administration territoriale est rendue publique alors que les principaux partis et organisations de la société civile du pays ont appelé le 10 août à des manifestations à partir du 5 septembre pour dénoncer une volonté de confisquer le pouvoir de la part du chef de la junte le général Mamadi Doumbouya.

« Ces partis n’ont pas satisfait à leurs obligations »

Les partis concernés par la suspension sont le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ex-président Condé, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et le Parti du renouveau et du progrès (PRP) de Rafiou Sow, selon le texte du ministère de l’Administration du territoire.

« Ces partis n’ont pas satisfait aux obligations qui leur étaient prescrites. Il leur est expressément interdit de tenir des manifestations ou tout autre acte de propagande politique que ce soit au niveau de leur siège national, de leurs fédérations, sections, sous-sections ou comité de base », dit la même source.

Ces partis ont manqué à leurs obligations de fournir un compte bancaire ou de tenir un congrès au cours des trois derniers mois, avait justifié le ministre de l’Administration territoriale, le général Ibrahima Kalil Condé, à l’occasion de la présentation d’un rapport d’évaluation concernant les formations politiques du pays.

Les trois formations nouvellement suspendues « disposent d’un délai de trois mois, à compter de la notification de la présente décision pour procéder à la correction des manquements constatés dans leurs certifications d’évaluation », a dit le ministère dans la décision publiée ce 23 août. À l’expiration de ce délai, « si les corrections entreprises sont jugées insuffisantes, partielles ou non conformes aux exigences légales, des mesures complémentaires pourront être prises », a-t-il ajouté sans plus de détail.

Vers une remise en cause la charte de la transition ?

L’opposition guinéenne dénonce la tenue le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution convoqué par le général Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président civil Alpha Condé alors au pouvoir depuis plus de 10 ans.

Ce texte doit ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires. Les dispositions de ce projet de Constitution ne permettent pas de savoir de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine élection présidentielle.

Une charte de transition établie par la junte peu après le coup d’État impose qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.

L’ouverture de la campagne pour le référendum, initialement prévue ce 24 août, a été reportée au 31 août, selon un décret lu le 22 août à la télévision publique.

La junte a interdit toute manifestation depuis 2022, et a fait arrêter, engagé des poursuites contre ou poussé à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition.

 

 

 

Source : Jeune Afrique avec AFP

 

 

 

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