Mauritanie : les Oulémas et Imams vent debout pour une police des mœurs

Au lendemain de l’arrestation d’au moins trois personnes à Nouakchott et à Nouadhibou qui ont diffusé des vidéos défendant les homosexuels, les réseaux sociaux continuent de s’enflammer. Face à ces contenus contraires à l’islam, Oulémas et Imams sont en première ligne pour une police des mœurs.

En Mauritanie, l’homosexualité est sujet très sensible et controversé. Le pays étant un Etat islamique ne tolère pas l’homosexualité. Selon l’article 308 du Code pénal, les actes homosexuels entre hommes adultes sont passibles de la peine de mort par lapidation, bien que cette peine ne soit pas systématiquement appliquée. Récemment, l’arrestation d’au moins trois personnes à Nouakchott pour avoir diffusé des vidéos défendant les homosexuels a enflammé les réseaux sociaux.

Ces vidéos sont considérées comme contraires aux principes de l’islam et aux bonnes mœurs. Et l’initiative des Oulémas et Imams de la mise en place d’une police des mœurs est bien accueillie à condition qu’elle ne conduise pas à des abus de pouvoir et une répression aveugle des libertés individuelles tandis que d’autres voix estiment qu’elle pourrait renforcer les valeurs islamiques et l’éthique sociale. Cependant il reste des inquiétudes quant à la mise en œuvre de ces lois et à la formation des forces de l’ordre sur les droits humains.

Pour les observateurs les bonnes mœurs ne s’arrêtent pas à la criminalisation de l’homosexualité mais aussi à empêcher la prolifération de réseaux de trafics d’alcool et de drogue qui pourrait cacher la prostitution. Et par extrapolation, les bonnes mœurs ce n’est pas voler l’argent public. Oulémas, Imams, hommes politiques et hommes d’affaires sont pointés du doigt.