«Je suis sans voix, c’est incroyable !» : Poutine offre une moto à un Américain qui ne pouvait réparer la sienne, faute de pièces détachées russes

LibérationCe citoyen d’Alaska avait été interviewé par des journalistes de la chaîne d’Etat russe, en amont du sommet du 15 août. Il leur avait montré son deux-roues, d’une marque initialement russe, qu’il ne pouvait pas réparer à cause de pièces difficiles à obtenir depuis la guerre en Ukraine.

Un homme d’une soixantaine d’années, tout sourire, roule au pas avec une moto side-car grise flambant neuve. «Je suis sans voix, c’est incroyable !» Mark Warren, citoyen américain, se réjouit devant les caméras de la chaîne d’Etat russe Channel-1, au beau milieu du parking d’un hôtel d’Anchorage. Cette ville d’Alaska où les présidents Trump et Poutine se sont rencontrés le 15 août dernier. «C’est un cadeau personnel du président de la Fédération de Russie, pour vous», lui certifie Andrei Ledenev, employé de l’ambassade russe à Washington alors en déplacement pour le sommet.

 

Vladimir Poutine se serait donc mû en généreux donateur à des Américains anonymes ? On décèle surtout une opération de communication bien huilée, rapportée par Reuters. Mark Warren a été croisé, totalement par hasard, dans les rues d’Anchorage par la chaîne de télévision un peu avant le sommet. Sa moto avait attiré l’œil des reporters : un engin de la marque Ural, constructeur créé en 1941, c’est-à-dire au temps soviétique.

 

C’est alors que l’Américain s’est plaint de ses difficultés pour la réparer, à cause du prix et surtout des pièces qu’il ne parvenait pas à obtenir à cause de la guerre et des sanctions sur la Russie. «Pour vous, si [Trump et Poutine] résolvent le conflit ici, en Alaska, ce serait une bonne chose ?» lui a demandé le journaliste Valentin Bogdanov. Acquiescement de l’intéressé.

Un modèle de l’armée soviétique sur le front de l’Est en 39-45

Les motos Ural étaient à l’origine construites pour être utilisées par l’armée soviétique sur le front de l’Est durant la Seconde guerre mondiale. Puis elles ont été vendues aux civils. L’entreprise n’a désormais de soviétique ou russe que l’histoire, puisque son siège social est situé aux Etats-Unis, dans l’Etat de Washington. Toutes ses motos sont assemblées au Kazakhstan, selon les déclarations du groupe.

 

Car, ironie de l’histoire, le constructeur a retiré sa production de Russie en mars 2022 et dénoncé l’invasion de l’Ukraine. Pour des raisons éthiques peut-être, économiques surtout : son activité était totalement interrompue à cause de l’impossibilité d’exporter ses produits hors du territoire russe, à cause des sanctions occidentales.

 

 

Source : Libération (France)

 

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