Sidi el Moktar N’Diaye (1916–1997) est une figure politique majeure de l’histoire de la Mauritanie, dont le rôle essentiel dans la construction de l’État mauritanien est aujourd’hui largement méconnu.
Un bâtisseur de la République
Né à Atar, Sidi el Moktar N’Diaye a reçu une éducation religieuse et traditionnelle avant d’intégrer l’École des fils de chefs à Saint-Louis du Sénégal. Il a commencé sa carrière comme interprète principal, suivant les traces de son père, Yahya N’Diaye.
En 1949, il cofonde l’Union Progressiste Mauritanienne (UPM) avec Moktar Ould Daddah. Il est élu député à l’Assemblée nationale française en 1951 et réélu en 1956, battant à deux reprises Horma Ould Babana. Il a également été président de l’Assemblée territoriale de Mauritanie de 1952 à 1958.
En 1958, il devient président de l’Assemblée Constituante de la future République Islamique de Mauritanie. Le 28 novembre 1958, il signe la proclamation d’indépendance de la Mauritanie en tant que président de l’Assemblée Constituante. Il préside ensuite l’Assemblée nationale de 1959 à 1961.
Malgré son rôle central dans la fondation de la Mauritanie moderne, Sidi el Moktar N’Diaye est aujourd’hui largement absent des manuels scolaires et des récits officiels. Son nom a été « rayé des manuels d’histoire de la Mauritanie », selon certains observateurs. Cette marginalisation pourrait être liée à des divergences politiques ultérieures avec le président Moktar Ould Daddah, notamment sur des questions d’identité nationale et de politique linguistique.
Sidi el Moktar N’Diaye a également été maire de Rosso et président de la Chambre de commerce et d’agriculture de Mauritanie. Il est décédé à Saint-Louis en 1997.
Il est temps de réintégrer son parcours dans la mémoire collective mauritanienne et de reconnaître sa contribution essentielle à l’édification de la République Islamique de Mauritanie.
Mamoudou Baidy Gaye dit Alia
journaliste militant
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