Le Paris FC débarque en Ligue 1 avec des moyens colossaux mais des ambitions mesurées

Le club parisien se rend à Angers, dimanche, pour son premier match dans l’élite depuis quarante-six ans. Malgré un mercato animé et de grosses attentes liées à sa nouvelle puissance financière, il s’est fixé comme objectif prioritaire le maintien.

Le Monde  – On peut être président d’un club de football depuis près de quinze ans et continuer de vivre de nouvelles émotions. Pierre Ferracci en sait quelque chose, lui qui s’apprête à savourer le nouveau statut de pensionnaire de Ligue 1 de son Paris FC (PFC), après de nombreuses années passées en deuxième division. « Il y a beaucoup de plaisir et d’envie. On aura sans doute les yeux écarquillés comme des gamins pour profiter de tout ce qu’il y a autour de nous », avance le dirigeant de 73 ans. Dimanche 17 août, il va troquer de bon cœur son lieu de villégiature corse pour assister à Angers au premier match du PFC dans l’élite du championnat de France depuis quarante-six ans (coup d’envoi à 17 h 15).

Les premiers pas du club de la capitale – appellation qui n’est désormais plus l’apanage du Paris Saint-Germain – seront très observés lors de cette saison 2025-2026. « Les médias nous courent après », reconnaît Pierre Ferraci. Et pour cause : le PFC n’est pas un promu quelconque ; il est appelé à considérablement grandir dans les années à venir.

Les autres formations françaises vivent une cure d’austérité, provoquée par l’exceptionnelle récession économique que traverse le football professionnel ? Avec environ 130 millions d’euros de budget – soit le sixième plus important du championnat si le club avait évolué en Ligue 1 en 2024-2025 –, le club ne connaît pas la crise, grâce au soutien de la famille Arnault, qui l’a racheté à l’automne 2024 avec pour objectif d’en faire, à moyen terme, un candidat aux places européennes.

« Se maintenir en évitant de se faire trop peur »

Pour autant, le PFC ne veut pas se précipiter et commettre un péché d’orgueil au sein d’une première division souvent cruelle avec ses nouveaux pensionnaires. A peine arrivé dans l’élite, il souhaite d’abord s’installer durablement à la base avant d’attaquer les sommets, selon Pierre Ferracci. « On a un budget qui devrait nous permettre d’obtenir le maintien mais il faut qu’on soit sérieux et humbles. On a un apprentissage à faire cette année, donc l’objectif sera de se maintenir en évitant de se faire trop peur », développe le dirigeant.

En dépit de sa nouvelle puissance financière, le Paris FC s’est efforcé de ne pas bousculer dans les grandes largeurs l’effectif ayant terminé 2ᵉ de Ligue 2. « On est un peu plus suivi, un peu plus regardé. Mais dans notre façon de travailler, on va garder ce qui a fonctionné depuis deux ans », insistait Stéphane Gilli à la reprise de l’entraînement, le 7 juillet. Le coach de 51 ans va découvrir la Ligue 1 comme plusieurs de ses joueurs, qui ont effectué une préparation satisfaisante avec trois victoires en six matchs amicaux.

Le PFC n’est cependant pas resté inactif et fait partie des clubs hexagonaux à avoir dépensé le plus d’argent sur le marché des transferts, avec 35 millions d’euros investis pour trois joueurs (Otavio, Nhoa Sangui, Moses Simon). D’ici à la fin du mercato, le 31 août, le club espère encore enregistrer quatre ou cinq nouvelles arrivées, assure Pierre Ferraci : « Sur le profil des recrues, on cherche un équilibre entre des joueurs d’expérience et des jeunes potentiels qu’on a envie de développer. »

Pour ne pas paraître irraisonné et ne pas entretenir l’image du club « vache à lait », le Paris FC a pris du retard sur le front des transferts. « Certains ont l’impression qu’on peut payer n’importe quoi, ce qui n’est pas le but du jeu. On résiste à la pression, on prend le temps de la négociation et de la réflexion pour construire un effectif cohérent avec notre ambition de la première année », explique le président.

7 000 abonnements attendus au stade Jean-Bouin

Cette équipe, pour l’instant très peu remaniée, fera donc ses débuts à Angers avant un nouveau déplacement à Marseille. Ce n’est que le dimanche 31 août, lors de la 3ᵉ journée et un match contre le FC Metz, que le PFC tentera d’apprivoiser son nouvel écrin. Le club de la capitale investira le stade Jean-Bouin, dans le 16e arrondissement, après de nombreuses années passées au stade Charléty, dans le 13e arrondissement. Une enceinte pouvant accueillir 20 000 personnes à chaque match, dont 7 000 abonnés. En milieu de semaine, 6 600 abonnements avaient déjà été vendus.

« Il y a à la fois un engouement populaire sur les abonnements mais aussi sur les loges, les VIP et les partenaires entreprises », se félicite Pierre Ferracci, qui a longtemps déploré l’absence de revenus d’hospitalité au stade Charléty. La progression actuelle du Paris FC se mesure également au niveau des infrastructures : le centre d’entraînement du club, situé à Orly (Val-de-Marne), devrait rapidement passer de 8 à 18 hectares après négociations avec les collectivités locales.

Sur ses projets, le PFC est accompagné par Red Bull, qui a pris une participation de 11 % au sein du club lors du rachat. Le groupe autrichien a développé une expertise dans le monde du football et a notamment permis au RB Leipzig de s’imposer comme l’une des plus importantes formations allemandes. Dès son accession à la Bundesliga en 2016, celui-ci avait terminé à la 2ᵉ place de la première division outre-Rhin. Si le Paris FC ambitionne également de bouleverser la hiérarchie établie en Ligue 1, il se donne toutefois quelques saisons pour y parvenir.

 

 

 

 

Source : Le Monde

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page