
Deutsche Welle – L’affaire continue de faire grand bruit en Gambie et provoque une grande indignation : la mort d’un bébé d’un mois ayant subi une excision. Trois femmes ont été inculpées pour leur implication présumée dans la mort de cette fillette.
Ce drame, qui se serait déroulé à Wellingara dans l’ouest du pays, relance le débat sur cette pratique en Gambie.
Dimanche (10.08), une enfant d’à peine un mois est décédée à son arrivée à l’hôpital du village après avoir subi une mutilation génitale. Pourtant, depuis 2015, une loi criminalise cette pratique en Gambie.
Mais elle persiste encore. Pour la juriste et militante des droits des femmes Gambiennes, Fatou Jeanne Senghor, cette persistance s’explique surtout par l’absence de sanctions.
Selon elle, « lorsque vous avez une loi de régime juridique, et que les autorités ne mettent pas en place un dispositif clair pour le suivi et les sanctions, beaucoup de gens continuent à pratiquer ces mutilations. Mais aussi les communautés qui continuent à pratiquer l’excision, elles ont aussi des codes secrets. Et puis, culturellement, en Gambie, les gens n’ont pas cette culture de dénoncer les manquements à la loi. Et surtout lorsqu’il s’agit des affaires que les gens considèrent comme des affaires privées, familiales ».
Risque de prison à vie
Trois femmes ont été inculpées après cette tragédie. L’une d’elles, poursuivie pour excision interdite, a été placée en détention provisoire. Elle risque la prison à perpétuité. Les deux autres, accusées de complicité dans cette affaire ont été libérées sous caution.
Cependant, pour Fatou Jeanne Senghor, des contrôles réguliers dans certaines régions gambiennes pourraient dissuader les familles qui pratiquent encore l’excision.
La militante estime qu’« une des suggestions, c’est par exemple de faire en sorte qu’à la rentrée des classes on puisse faire le contrôle dans les régions où cette pratique est présente avec le personnel de santé, les assistantes sociales. Je pense que cela pourrait être un élément de dissuasion pour les parents qui tenteraient pendant les vacances d’amener des enfants dans des camps pour les faire exciser ».
Amy Wane
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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