
– Le président américain est resté vague sur ses attentes, disant espérer une rencontre « constructive » en Alaska et soulignant au passage, sur un ton approbateur, qu’il était « très respectueux » de la part de son homologue russe de se déplacer ainsi en territoire américain.
Il a glissé une remarque propre à inquiéter le président ukrainien et ses alliés européens, en se disant « un peu contrarié que (Volodymyr) Zelensky dise » je dois avoir une autorisation constitutionnelle+ » pour céder des territoires.
« Car il y aura des échanges de territoires », a-t-il prédit, alors que l’armée russe occupe actuellement environ 20% du territoire ukrainien.
Les Européens, que Trump s’est engagé à contacter sitôt sa rencontre avec Poutine finie, s’efforcent de peser sur le président américain, à l’humeur notoirement fluctuante, d’ici vendredi.
« Les Ukrainiens doivent avoir la liberté de décider de leur avenir », ont insisté mardi les dirigeants des pays de l’Union européenne – dans un texte auquel la Hongrie ne s’est pas associée -, tout en saluant « les efforts du président Trump pour mettre fin à la guerre ».
M. Trump a par ailleurs été invité à se joindre aux dirigeants de plusieurs pays européens – France, Royaume-Uni, Italie, Pologne et Finlande -, de l’UE, de l’Ukraine et de l’Otan pour une visioconférence mercredi.
Il s’agira, selon l’Allemagne, de réfléchir à d’éventuelles « actions supplémentaires » pour « exercer une pression sur la Russie » mais aussi à « la préparation de possibles négociations de paix » et aux questions « relatives aux revendications territoriales et aux garanties de sécurité » qui en découlent.
Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne se réunissaient déjà lundi en visioconférence.
Lapsus
A entendre Donald Trump, la rencontre de vendredi, sa première en personne avec Vladimir Poutine depuis 2019, doit permettre à terme un sommet entre les chefs d’Etat ukrainien et russe.
« Au bout du compte je vais les mettre tous deux dans une pièce, j’y serai ou je n’y serai pas, et je pense que cela va se régler », a dit le républicain de 79 ans.
Il a aussi indiqué, et ce n’est pas la première fois, qu’il pourrait aussi se désintéresser totalement du conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
« Peut-être que je dirai +Bonne chance, continuez à vous battre+. Ou peut-être que je dirai +Nous pouvons trouver un accord », a lancé Donald Trump, qui a rompu avec la stratégie de soutien à l’Ukraine de son prédécesseur Joe Biden dès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier.
Dans un curieux lapsus, il a dit, par deux fois, que la réunion avec Vladimir Poutine aurait lieu « en Russie », plutôt qu’en Alaska – territoire cédé par la Russie aux Américains au XIXe siècle.
Volodymyr Zelensky l’a une nouvelle fois appelé à ne pas céder aux exigences du chef du Kremlin.
« La Russie refuse d’arrêter les massacres et ne doit donc pas recevoir de récompenses ou d’avantages. Et ce n’est pas seulement une position morale, c’est une position rationnelle », a écrit le président ukrainien sur Facebook.
Washington ( )
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