Mauritanie – Crise de l’eau : après des semaines de soif, un retour partiel de la production qui ne fait pas oublier les carences

Le Quotidien de Nouakchott – Il aura fallu plusieurs semaines de pénurie d’eau dans la capitale et certaines villes de l’intérieur, marquées par l’angoisse quotidienne des familles et des scènes de désespoir aux points de ravitaillement, pour que le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement communique enfin. Entre silence officiel, absence de plan préventif et gestion de crise tardive, la confiance des citoyens est sérieusement ébranlée.

Dans un communiqué publié mercredi 6 août, le ministère annonce que ses équipes techniques sont parvenues à mettre en service deux nouvelles unités de la station de désembouage de Beni Naaji, portant la production à environ 75 % de la capacité maximale. Selon le département, cette installation constitue un « remède définitif » au problème de la vase qui affectait depuis longtemps la production du système Aftout Essahli.

Si la remise en marche progressive de la station est une bonne nouvelle pour des dizaines de milliers de ménages, elle ne saurait faire oublier l’absence totale d’anticipation qui a conduit à cette crise. Le ministère n’a pas communiqué pendant de longues semaines, laissant proliférer rumeurs et inquiétudes.

Dans plusieurs quartiers, la situation a été qualifiée de catastrophique, obligeant certains habitants à parcourir plusieurs kilomètres pour se procurer quelques bidons d’eau, parfois à des prix exorbitants.

Le secteur de l’eau a pourtant bénéficié ces dernières années de milliards d’ouguiyas d’investissements, financés à la fois par l’État et par les partenaires internationaux. Mais cette manne n’a pas empêché une rupture prolongée qui a touché la capitale politique, économique et administrative du pays.

Face à une ressource aussi vitale, il est inacceptable qu’aucun dispositif de secours rapide ne soit prévu pour garantir un approvisionnement minimal en cas de panne ou de travaux sur le réseau principal.

La crise de l’eau qui vient de frapper Nouakchott révèle une vulnérabilité structurelle du système de production et de distribution, ainsi qu’une absence de communication de crise adaptée.

Il est temps que le gouvernement mette en place un plan stratégique de sécurisation de l’approvisionnement en eau, incluant

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Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 

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