Donald Trump a beau le menacer, Vladimir Poutine se fiche éperdument de lui

Selon Mikhail Zygar, journaliste russe, le chef du Kremlin ne se soucie guère des menaces de sanctions du président américain. La Maison-Blanche ne pèse plus dans ses calculs.

Slate – Alors que Donald Trump multiplie les déclarations tonitruantes contre la Russie et exige la fin de la guerre en Ukraine sous peine de sanctions, le principal intéressé à Moscou semble tout simplement… s’en moquer. C’est ce qu’écrit le journaliste russe Mikhail Zygar, ancien rédacteur en chef de la chaîne d’information indépendante TV Rain, dans un article d’opinion du New York Times. Il y explique pourquoi Vladimir Poutine ne prête plus beaucoup attention à ce qui se passe à la Maison-Blanche et considère Washington comme un partenaire hors-jeu.

Donald Trump n’inquiète pas la haute sphère du pouvoir russe. Après sa récente annonce d’un ultimatum pour arrêter la guerre en Ukraine et la menace de sanctions, aucune agitation n’a été observée à Moscou. Mikhail Zygar note que le Kremlin, aguerri par plus de trois ans de sanctions, est convaincu de pouvoir s’adapter à n’importe quelle nouvelle punition économique. Selon les contacts du journaliste russe au sein de l’appareil étatique, beaucoup doutent même que le dirigeant américain ait l’intention d’aller au bout de ses menaces.

Ce détachement affiché relèverait d’une idée plus profonde: d’après les confidences recueillies par le journaliste russe, Vladimir Poutine estime désormais qu’il n’y a plus rien à négocier avec Washington. Toute tentative de compromis est jugée inutile. L’époque d’un possible rapprochement, nourrie par le retour du président américain au pouvoir et par quelques gestes de détente, appartient au passé. Même les propagandistes russes, qui évitaient jusqu’ici de s’en prendre personnellement à Donald Trump, ont retourné leur veste.

L’impossible compromis et la fin des illusions

Selon Mikhail Zygar, le président russe ne souhaite tout simplement pas mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce conflit lui sert de levier pour contrôler la société russe. Plus encore, il ne croit plus en la possibilité de conclure un quelconque accord avec Washington, estimant que tout gouvernement américain est temporaire et que les accords n’ont aucune valeur durable. En trois ans, la méfiance et le rejet de tout compromis avec les États-Unis se sont enracinés au sommet de l’État russe.

Le journaliste souligne que même après les récentes mises en garde du locataire de la Maison-Blanche, Vladimir Poutine s’abstient de répondre personnellement. C’est Dimitri Medvedev qui monte au créneau, multipliant les diatribes et menaçant à nouveau de frappes nucléaires. Ce jeu de rôle bien huilé montre à quel point la menace de sanctions américaines laisse de marbre l’élite russe. Selon Mikhail Zygar, pour le Kremlin, des mesures de rétorsion trop draconiennes ne sont même pas crédibles et feraient grimper les prix du pétrole, ce que les États-Unis ne peuvent pas se permettre.

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Repéré sur The New York Times

 

 

Émilie Staeger

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

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