Deutsche Welle – Nous sommes au quartier Commandanyah, auprès de la famille d’Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè. L’activiste politique, membre influent du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a été kidnappé en pleine nuit, le 9 juillet 2024, devant sa famille.
« La maison est calme, c’est vide… On sent ce vide-là, ici… Ils nous manquent énormément ».
Un an après les faits, son domicile offre une ambiance froide et désolante. Une jeune dame membre de sa famille, qui a choisi de garder l’anonymat, a accepté de témoigner.
« Aucune nouvelle ! Un an jour pour jour, sans aucun appel, ni message. On ne sait pas où il est. C’est triste en fait. Un an sans savoir où est passé ton mari, ton frère… Surtout ses enfants qui se demandent où est leur père ».
Un grand vide
Ce 9 juillet 2024, Foniké Mengué a été interpellé par des hommes en uniforme, cagoulés et armés, en compagnie de Mamadou Billo Bah, son ami et voisin, mais aussi son camarade de lutte.
La famille de ce dernier est très affectée, comme l’explique Bah Ibrahim, le jeune frère de Mamadou Billo Bah : « C’était une cour très remplie. Il y avait beaucoup d’amis qui venaient ici, des amis de Foniké et de Billo, qui passaient toute la journée ici à parler de la démocratie pour instaurer une Guinée unie et prospère. Actuellement, la cour est vide, il n’y a personne. Nous vivons vraiment des moments difficiles sans la présence de ces deux-là. »
Peur au ventre
Les familles des deux activistes disparus affirment continuer de mener des démarches
auprès des autorités politiques et judiciaires du pays, mais la peur empêche les gens de parler, poursuit Bah Ibrahim. « La plupart des personnes que nous avons abordées pour essayer de nous aider ont peur. Aujourd’hui, pratiquement, même les avocats, on ne les voit plus sur le terrain. »
La rédaction francophone de la DW
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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