
AFP – Des jihadistes présumés ont attaqué tôt mardi des positions de l’armée malienne dans plusieurs villes de l’ouest du pays, ont annoncé l’armée et des sources locales et sécuritaires, nouvelle série d’attaques d’ampleur dans un contexte de recrudescence des violences au Sahel.
Dans un communiqué, l’armée malienne fait état « d’attaques coordonnées perpétrées très tôt ce matin contre les positions FAMA (forces armées maliennes, NDLR) » dans sept villes: Kayes, Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli et Gogui. « Les situations sont suivies de près », ajoute le communiqué. Aucun bilan de ces attaques n’était disponible dans l’immédiat. Elles n’ont pas été revendiquées, mis semblent porter la marque du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe).
Plusieurs autres importantes attaques revendiquées par le JNIM ont visé récemment l’armée malienne, notamment un assaut coordonné le 2 juin contre un camp dans la grande ville de Tombouctou (nord) ainsi que son aéroport, au lendemain d’un raid sanglant qui avait coûté la vie à au moins 30 soldats de l’armée dans le centre. Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
Des habitants et un responsable politique local ont confirmé à l’AFP les attaques mardi dans au moins quatre des villes citées dans le communiqué de l’armée (Kayes, Nioro, Sandaré, Gogui). « Depuis ce matin, des jihadistes en pickup attaquent le camp militaire de Kayes. Nous avons quitté par mesure de précaution notre abri (hangar, NDLR) situé non loin du camp », a témoigné auprès de l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat.
Habitants « sous le choc »
« Ici à Kayes ça tire ! Les jihadistes sont dans la ville », a affirmé à l’AFP un habitant de Kayes, principale ville de l’ouest du Mali dans une région éponyme qui a une frontière avec le Sénégal. Diboli est également située tout près de la frontière avec le Sénégal.
Un autre habitant de Kayes joint par l’AFP a raconté: « Nous nous sommes réveillés sous le choc. Il y a des tirs et de chez moi je vois de la fumée qui se dégage vers la résidence du gouverneur. Les tirs sont intenses ». « Les tirs proviennent du côté du camp militaire et des deux commissariats », a confié un autre résident de Kayes. Une source militaire a indiqué avoir « entendu une déflagration venant de la résidence de chez le gouverneur ». « Le temps qu’on s’organise, ça tirait déjà au camp ici », a ajouté cette source.
Source : L’Orient Le Jour (Liban)
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