La diplomatie africaine peine à se faire entendre

La voix du continent est-elle audible dans les grandes crises internationales ? La question se pose une nouvelle fois, alors que le monde suit de près les tensions au Moyen-Orient.

Aux Nations Unies, les discussions sur le conflit entre Israël et l’Iran se sont enchaînées  à un rythme effréné avant que Donald Trump n’annonce un accord de fin des hostilités entre les deux bélligérants.

Les grandes puissances occidentales, la Russie, la Chine… chacune défend sa position dans les crises. Mais du côté des diplomaties africaines… silence radio. Plusieurs ambassadeurs du continent, approchés ces derniers jours, ici à New York, ont poliment décliné nos demandes d’interview. Un refus de s’exprimer qui interroge.

Crainte de représailles

À Bangui, en Centrafrique, mon collègue Jean-Fernand Koena a pu, lui, recueillir le regard de Laurent Gonima Pompali, ancien député et ex-ministre des Affaires étrangères : « Les rapports de domination qui existaient avant les indépendances se sont encore renforcés. L’Afrique a reculé, c’est un fait. Chacun croit que son petit pouvoir suffit à assurer sa survie. Résulta t: l’Afrique est devenue muette, silencieuse, incapable de s’exprimer, incapable d’agir. Parce qu’elle a peur… Peur de la puissance américaine, peur de la puissance israélienne, peur des représailles. »

Une voix inaudible

Un constat que partage Henri-Désiré Nzouzi, analyste en diplomatie et géopolitique basé à Bruxelles :

« Le rôle de la diplomatie africaine dans les crises internationales reste plus que marginal. Pourquoi? Parce que l’Afrique, en réalité, ne compte pas sur l’échiquier mondial. Même lorsqu’elle tente de promouvoir des solutions pacifiques et durables, en prônant le dialogue et la négociation, cette diplomatie se heurte à de nombreux obstacles. »

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Jean-Claude Abalo | Jean-Fernand Koena

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

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