Il n’y a pas qu’au théâtre que la scénographie fait sens. En RI et en diplomatie aussi. Pas besoin d’être Daniel Schneidermann pour décrypter les images en marge de la signature à Washington de l’accord de paix entre le Congo et le Rwanda.
La 1ère donne à voir un Trump imposant et, comme dirait l’autre, dominateur. La différence de taille, un impondérable, accentue la chose. Le Donald est flanqué à sa droite du ministre rwandais des affaires étrangères, bras ballants et à sa gauche de Mme Wagner, plus détendue, mains croisées. Fidèle à lui et d’autant plus à l’aise qu’il est « à domicile », le Donald dresse le pouce, l’air de signifier : c’est grâce à moi.
Les absents, eux, ont plus que jamais tort. Il est très probable d’ailleurs que leur absence ait été programméee. Zappés donc les accueillants qataris qui ont quand même hébergé plusieurs réunions de négociations. Zappée, comme d’habitude, la fantomatique UA. UA comme IA! Invisibilisés ses médiateurs Faure, Dussey, Lourenço. Il n’y en a que pour Trump et son sous-Kissinger Marco Rubio. Ce que ratifie la seconde image, encore plus parlante.
On prend (presque) les mêmes et on recommence. Au centre de la scène, mais trônant derrière son bureau (aux USA, on l’appelle résolute desk),le maître des lieux .Même ordonnancement sauf que les 2 excellences sont debout et couvent, pas que du regard, le grand « manie-tout », opinant de la tête ou moue dubitative. Les remerciements sont de mise. Petite gaffe, mineure, comparée à la moyenne trumpienne, la question du DJ à la ministre : 30 ans que ça dure, vous dites ? Et vous en avez assez, n’est-ce pas ?
Derrière sa télé, on se demande : Trump connaît-il seulement le nom de ses interlocuteurs et/ou celui de leurs mandants, de leur pays même ? Pas d’embrassades façon Begin-Sadate. Plus compliqué avec une protagoniste. Et puis, il faut le temps à une paix neuve et « questionnante ».
En définitive, on se dit tout de même que les formules du genre tout est à sa place, tout est en place…prendre place en disent bien moins que les réalités qu’elles peuvent recouvrir.
Tijane BAL pour Kassataya.com
