
Deutsche Welle – Entre menaces, incompréhensions et exils, les artistes engagés défient les interdits en Afrique. Sur le continent, de nombreux artistes musiciens restent des voix dissidentes, au risque de l’exil, des menaces ou des arrestations.
Au Togo, le reggaeman Amen Jah Cissé illustre cet engagement dans sa reprise poignante : « Mon Togo va mal… « . À travers ce titre, il dénonce la situation dans son pays et salue le courage de son confrère Aamron, arrêté après avoir osé critiquer le pouvoir.
« Aamron a réveillé un peuple qui dormait. Il a donné du courage à ceux qui étaient découragés de la politique. Il a dénoncé un système qui a pris un peuple en otage. Le gars n’est pas fou, il est juste normal », affirme Amen Jah Cissé.
Un combat sans frontières
Pour l’artiste, la liberté d’expression est un combat sans frontières qu’il poursuit à travers des chansons comme Actualités brûlantes, en duo avec Tiken Jah Fakoly. Mais ce type d’engagement est souvent mal compris.

Dans « Actualités brûlantes, ma partie a seulement touché le Togo et Fakoly a continué avec les pays comme la Côte d’Ivoire, Cameroun, et les pays de l’AES. Mais les gens ont mal compris Fakoly. Fakoly n’est pas contre les pays de l’AES, moi non plus », précise-t-il, face aux critiques qui leur reprochent de viser certains régimes plus que d’autres.
Cette incompréhension, Elie Kamano, rappeur guinéen, la partage. Accusé d’avoir une posture sélective, il rappelle la gravité de la situation dans des pays comme le Burkina Faso : « On ne peut pas donner la démocratie à un peuple qui n’est pas sécurisé. Donc pour moi, le cas du Togo, de la Guinée, du Sénégal et de ces autres pays n’est pas comparable aux pays de l’AES, qui ont vu leur population se faire massacrer. Moi, si mon pays brûlait comme le Burkina, je mettrais ma voix au service des autorités pour combattre l’ennemi. »
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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