Après avoir étudié la pensée de certains maîtres soufis, nous nous permettons d’exposer notre propre compréhension du mot complexé. Ce terme qui est souvent utilisé de manière erronée et à travers mérite une analyse approfondie afin de sortir des interprétations superficielles.
Au niveau temporel, être complexé, c’est incarner des étiquettes de supériorité ou d’infériorité par rapport à ses semblables, tout en refusant d’être nu sans pour autant se dénuder.
Au niveau spirituel, être complexé, c’est être voilé par notre propre existence dans le royaume de Dieu, où la dualité est proscrite.
Au confluent du spirituel et du temporel, être complexé, c’est ne pas être apte à détruire ses étiquettes d’appartenance tout en restant identifiable, sans pour autant revendiquer une identité.
Par conséquent, vous conviendrez avec nous que, bien souvent, nous utilisons les mêmes mots sans parler le même langage et sans partager le même espace-temps.
Ainsi, un véritable « Mukallaf » est celui qui s’efforce de tout mettre en œuvre pour ne pas être complexé, au point de jonction entre le spirituel et le temporel. Il est regrettable de constater que nos sociétés sont peuplées de vieux enfants encore attachés à des choses dénuées de toute valeur spirituelle, ici-bas comme dans l’au-delà.
Nous exprimons notre gratitude, notre gratitude et encore notre gratitude, car depuis que notre être a déposé son manteau d’inexistence à l’entrée du sanctuaire de la sérénité, nous ne ressentirons aucun complexe face à une créature qui demeure dans l’ignorance de sa propre inexistence.
@Yoo Alla Faabo !
Abdel Khadir GUISSÉ
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