Cédéao/67e Sommet : Dialogue avec l’AES et succession au menu

Agence de Presse Africaine – Le 67e sommet de la Cédéao s’ouvre ce dimanche à Abuja, sur fond de crise régionale et de retrait de trois pays sahéliens. Alors que l’organisation fête ses 50 ans, Bassirou Diomaye Faye est pressenti pour en prendre la tête, selon Africa Intelligence. Aucune réaction officielle de Dakar à ce stade.

Le 67e Sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’ouvre ce dimanche 22 juin à Abuja, sous la présidence du Nigérian Bola Ahmed Tinubu, dans un contexte de fortes turbulences géopolitiques en Afrique de l’Ouest et alors que l’organisation célèbre cette année son cinquantenaire.

Créée en 1975, la Cédéao fête ses 50 ans dans un climat inédit de recomposition régionale, marqué par le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) après leur départ effectif en janvier 2025.

Vers un nouveau leadership sénégalais ? 

Selon Africa Intelligence, les chefs d’État de la Cédéao se seraient accordés, au terme de consultations discrètes tenues le 20 juin, pour désigner Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024 président du Sénégal, à la tête de l’organisation. Dakar n’a toutefois pas encore communiqué officiellement à ce sujet.

Cette nomination, si elle se confirmait, interviendrait à un moment critique pour l’Institution communautaire, en quête de repositionnement stratégique et de crédibilité dans la gestion des crises politiques et sécuritaires régionales.

Initiatives sénégalo-ghanéennes et appel au dialogue

Le Sénégal et le Ghana se sont positionnés ces derniers mois comme facilitateurs d’un dialogue Cédéao-AES. En mars dernier, l’ancien président ghanéen John Dramani Mahama, à l’occasion d’une tournée à Bamako, Niamey et Ouagadougou, a proposé la désignation d’un émissaire spécial pour maintenir les liens. Il avait déjà insisté sur cette nécessité de dialogue en février à Accra, lors du lancement des festivités du cinquantenaire de la Cédéao, appelant à « préserver l’esprit d’unité » malgré les ruptures.

Dans la même dynamique, le Sénégal a multiplié les démarches diplomatiques, notamment par une mission du général Birame Diop à Niamey et une visite du Premier ministre, Ousmane Sonko à Ouagadougou, avec pour objectif de relancer les coopérations sécuritaires et commerciales.

Cadre de négociations posé à Bamako

Le 22 mai à Bamako, une session de consultations entre les ministres des Affaires étrangères de l’AES et le président de la Commission de la Cédéao, Dr Omar Alieu Touray, a permis d’adopter un cadre de négociations sur les volets politique, institutionnel, sécuritaire et économique. Les deux parties se sont engagées à préserver les acquis de l’intégration, notamment la libre circulation, en attendant de futurs accords bilatéraux.

Enjeux du sommet

La lutte contre le terrorisme, la stabilité politique et les modalités d’un éventuel réengagement avec l’AES figurent parmi les priorités de ce 67e sommet. Les dirigeants devraient également discuter de la gouvernance démocratique, de l’autonomisation financière de l’organisation et des réformes internes.

Cette rencontre est cruciale pour l’avenir de la Cédéao, qui, à 50 ans, cherche à se réinventer et à restaurer son rôle de pilier de la stabilité ouest-africaine, sous un possible leadership sénégalais — en attente de confirmation.

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

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