Pourquoi les vols d’Air France vers l’Afrique contournent désormais l’Algérie

Depuis avril, la guerre des interdictions de survol entre Bamako et Alger oblige Air France à détourner ses liaisons aériennes vers le Maroc et la Mauritanie. Cette contrainte diplomatique, couplée à la fermeture du ciel nigérien, perturbe fortement les activités du transporteur en Afrique subsaharienne.

Jeune Afrique – L’Algérie n’est plus survolée par les vols d’Air France en direction de l’Afrique subsaharienne depuis le 8 avril 2025. Cette décision fait suite à la publication par le Mali et l’Algérie de deux notifications interdisant le survol de leurs espaces aériens par tout appareil ayant transité dans le ciel voisin.

« Depuis avril, un Notam (message publié par les agences gouvernementales de contrôle de la navigation aérienne) malien interdit le survol de l’espace malien à tout appareil dont la route a survolé ou prévoit de survoler l’espace algérien », confirme Air France à Jeune Afrique. Une situation qui oblige le transporteur à contourner systématiquement l’espace aérien algérien sur les vols à destination ou en provenance d’Afrique de l’Ouest.

Pour maintenir ses liaisons vers Dakar, Abidjan ou Lomé, Air France a dû réorganiser une partie de son réseau. Désormais, les vols passent par le Maroc et la Mauritanie, deux espaces aériens jugés plus stables, qui lui permettent de survoler le Mali pour atteindre les villes ouest-africaines. Sur la destination Abidjan par exemple, le trajet est passé d’une moyenne de 5h33 à 6h15, entre le 7 avril et le 8 avril. Selon Air France, les répercussions sur la durée des vols oscillent « entre 10 et 45 minutes avec une majorité autour de 25 à 30 minutes ».

Le ciel nigérien toujours clos

Autre contrainte africaine pour la compagnie, la fermeture du ciel nigérien, en septembre 2023, à tous « les avions français ou à des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d’Air France ». Une décision qui empêche le français de desservir convenablement l’Afrique centrale.

Ibra Wane, spécialiste du secteur basé à Dakar et directeur général du spécialiste de l’affrètement aérien Avico, estime qu’un avion d’Air France qui ne survole pas l’Algérie et le Niger rallonge considérablement les temps de parcours affectant la ponctualité, la consommation de carburant et, par conséquent, les coûts d’exploitation.

« La compagnie doit contourner le Niger de toutes les façons. La question est de savoir si elle va passer par l’est ou l’ouest du Niger, pour atteindre Brazzaville par exemple. Mais seuls les opérateurs peuvent donner plus de détails sur cet aspect », poursuit-il.

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Salimata Koné

 

 

Source : Jeune Afrique – (Le 17 juin 2025)

 

 

 

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