
Ou comment la boussole morale change de direction selon l’ami ou l’ennemi du moment.
Bienvenue dans le monde merveilleux de l’Occident moral, ce haut lieu de la démocratie, du droit international et des droits de l’homme… sauf quand ça ne l’arrange pas.
L’agression, c’est selon
• Si la Russie bombarde l’Ukraine :
Horreur, scandale, crime contre la souveraineté !
Le droit international est invoqué toutes les trois minutes. Les drapeaux ukrainiens fleurissent sur les balcons de Paris et de Bruxelles.
Sanctions, tribunaux, discours enflammés.
• Si Israël bombarde Téhéran ou Damas :
C’est une opération préventive. Défensive. Ciblée. Proportionnée. Raisonnée.
On parle de frappe chirurgicale comme s’il s’agissait d’une opération du cœur. Le droit international ? Ah non, cette fois, c’est un “cas particulier”. Une “menace existentielle”. Circulez, y’a rien à voir.
Le droit, flexible comme du chewing-gum
• Quand un pays arabe ou musulman soutient un groupe armé :
Terrorisme ! Soutien aux milices ! Violation de la sécurité internationale !
Des résolutions, des mises en garde, des experts sur tous les plateaux.
• Quand Israël finance des colons armés en Cisjordanie ou frappe Gaza en tuant femmes et enfants :
Légitime défense.
On vous parle de “contexte”, de “complexité”, d’un “conflit ancien”, voire d’un “droit historique à se défendre”.
Les morts ne sont plus tout à fait des morts. Ils deviennent des “dommages collatéraux”.
La parole occidentale, cette prophétie autoréalisatrice
• Si vous critiquez Israël :
Vous êtes antisémite.
Même si vous citez le droit international, l’ONU, Amnesty, ou même des soldats israéliens témoins des abus.
• Si vous soutenez la Palestine :
Vous êtes un radical.
Même si vous pleurez des enfants morts sous les bombes ou défendez une solution pacifique.
• En revanche, soutenir le régime le plus extrême s’il est allié, c’est :
du réalisme géopolitique.
(cf. Arabie saoudite, Égypte, Émirats…)
L’ONU ? Utile ou inutile, selon les cas
• Quand la Russie bloque un vote à l’ONU :
Sabotage du système multilatéral ! Tyrannie ! Impérialisme !
• Quand les États-Unis vétotent toute résolution sur Gaza :
Protection légitime d’un allié stratégique dans une région instable…
Le droit international devient ainsi un menu à la carte, où chaque grande puissance choisit son plat, évite les légumes (civils morts), et passe directement au dessert (intérêts économiques et stratégiques).
Double standard, mais triple langage
Dans ce théâtre bien huilé :
• Les oppresseurs sont parfois appelés “alliés stratégiques”.
• Les victimes deviennent “extrémistes”.
• La légitime défense ne s’accorde qu’à certains.
• La paix ne vaut que si elle ne gêne pas un marché d’armes ou un oléoduc.
Et si vous osez critiquer ce système ?
On vous accusera de complotisme, d’antiaméricanisme ou d’antisémitisme. Mais jamais, au grand jamais, on ne vous accusera de voir la vérité. Wetov
SY Mamadou
(Reçu à Kassataya.com le 18 juin 2025)
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