Toutes les figures emblématiques de l’indépendance et de la résistance dans une Mauritanie pluriethnique méritent un hommage sincère et appuyé. Il me semble fondamental, et hautement symbolique, de rendre hommage à ce digne fils, bâtisseur infatigable de la Mauritanie indépendante.
Vu l’étendue de votre parcours, il est difficile d’en retracer tous les détails. Je saisis néanmoins cette date du 13 juin pour rappeler à la nouvelle génération votre contribution essentielle à cette Mauritanie, où les communautés noires furent trop souvent reléguées au second plan, pour ne pas dire écartées.
C’est sous votre direction, en 1959, en tant que directeur de la main-d’œuvre chargée de la construction de Nouakchott, que la capitale mauritanienne a pris forme.
De 1964 à 1979, Kaaw Tidiane Mamoudou a administré les villes de Kiffa, Néma, Rosso, et bien sûr Nouakchott, dont il a vu la naissance à travers la pose de la première pierre. Avant cela, dès 1959, vous avez exercé en tant que fonctionnaire à Podor et à Saint-Louis du Sénégal.
Vous étiez un homme de pouvoir, au charisme remarquable, au parcours administratif exceptionnel, mais aussi un grand homme d’État.
Ta famille, tes amis, tes voisins et tous ceux qui t’ont connu et apprécié continuent de célébrer, avec fidélité, les œuvres que tu as accomplies dans la plus grande discrétion. Nous sommes ici, comme chaque année, pour te rendre hommage en ce jour anniversaire.
Le philosophe Friedrich Nietzsche disait : « Les vainqueurs n’évoquent jamais le hasard. Nous pensons tous que tout est le résultat d’un mérite, oubliant la chance et le hasard. » Les physiciens, eux, considèrent que le hasard n’est que la manifestation d’une cause que nous ignorons : le croisement de deux trajectoires déterministes. Ainsi, la trajectoire de la construction de la ville de Nouakchott a croisé la tienne, par la volonté d’Allah, pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
En 1962, tes qualités humaines et ton esprit de partage t’ont conduit au ministère de la Santé et de l’Action sociale, en tant que directeur de cabinet, pour contribuer au développement social de notre pays. Ton humanisme et ta sociabilité demeurent une véritable doctrine sociale dans les annales de la Mauritanie indépendante.
Au regard de cette trajectoire droite et exemplaire, je ne peux rester ni indifférent ni silencieux devant ta stature d’homme d’État. Tu étais un vrai Foutanké, sociable et profondément humaniste.
Enfin, je rends également hommage à mon oncle Abou Dialel GUISSET, à Baba Moctar TOURÉ, à Baba Youssouf KOITA et à tant d’autres dignes fils de Kaédi et du Fouta en général, pour les services rendus dans tous les recoins de la Mauritanie.
Salut et repose en paix, mon très cher gouverneur, sans oublier Sidi Ahmed LEHBIB, Malick FALL, Birane WANE, Samba KAMARA et toutes les grandes figures de cette Mauritanie multiculturelle.
Paix à leurs âmes !
Abdel Khadir GUISSÉ
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