
L’accouchement en plein air d’une femme suivi d’un décès à Néma cette semaine indigne les observateurs qui pointent un scandale sanitaire. Cet évènement tragique illustre les failles du système de santé depuis des décennies.
Cet accouchement à ciel ouvert n’est pas un fait isolé mais une dérive d’un système sanitaire qui perdure dans un pays gouverné par des militaires sous vernis démocratique. La Mauritanie porte le bonnet d’âne en matière de mortalité maternelle dans la sous-région avec 766 décès pour 100 000 naissances vivantes alors que la moyenne d’Afrique de l’Ouest avoisine 500 décès.
De nombreuses femmes, notamment en zones rurales, n’ont pas accès à des infrastructures de santé adéquates. Le déficit de sage-femmes et de médecins spécialisés aggrave la situation. Le cas survenu cette semaine à Néma illustre bien cette défaillance et par ailleurs reflète des inégalités sociales. De Ould Saleck à Ould Ghazouani, la gouvernance militaire a exacerbé le cycle de pauvreté. Après 65 ans d’indépendance le pays compte environ 500 structures médicales inégalement réparties avec une forte concentration à Nouakchott. Le manque de matériel médical essentiel dans les hôpitaux n’est plus à démontrer. Ce qui limite la qualité des soins.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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