Mauritanie : une République de faux semblants qui mine la cohabitation 

L’accession au pouvoir du président Ould Ghazouani n’a pas changé la politique de rafistolage, malgré des annonces de réformes et d’ouverture.  

La majeure partie des réformes engagées depuis 2019 sont souvent critiquées par l’opposition pour ses contradictions. Parmi lesquelles les observateurs retiennent en première ligne l’ouverture politique en trompe-l’œil. Bien que certaines nominations aient été perçues comme une avancée vers une meilleure représentation des Harratines et des négro-africains, elles restent limitées. D’un côté, des cadres issus de ces communautés sont placés à des postes visibles, mais de l’autre, l’accès aux grades les plus élevés dans les forces armées et de sécurité leur est restreint.

Ensuite depuis 2019, plusieurs citoyens mauritaniens ont été victimes de violences policières et militaires. La promotion d’un commissaire condamné à mort pour le meurtre d’un militant des droits de l’homme a suscité une vive indignation, illustrant une certaine impunité au sein des forces de sécurité. Des exemples abondent dans ce sens.

Et enfin la promesse d’un dialogue inclusif après sa réélection est considérée comme une stratégie pour gagner du temps et diviser l’opposition. Les réformes électorales et judiciaires restent des points de blocage majeurs, et la dernière loi sur les partis politiques pourrait mener à un parti unique. La concentration du pouvoir et le verrouillage des institutions démocratiques limitent les perspectives d’alternance politique et renforcent le contrôle du régime sur une société déjà fracturée.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 10 juin 2025)

 

 

 

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