
l’attaque de drones ukrainiens contre plusieurs aérodromes abritant l’aviation stratégique russe.
– Interpellations, perquisitions, contrôles routiers… Le FSB (service de la sécurité intérieure) et la police russes étaient sur les dents, lundi 2 juin, pour tenter de retrouver les responsables deSurvenue la veille sur tout le territoire de la Fédération de Russie, de Mourmansk (Grand Nord), à l’Amour (Extrême-Orient), en passant par les régions centrales d’Ivanovo et de Riazan, ainsi que par la Sibérie (Irkoutsk), cette opération, appelée « Toile d’araignée », coordonnée par le service de sécurité d’Ukraine, a pris le renseignement russe par surprise. Si aucun bilan dûment vérifié n’a pu être établi jusqu’ici, l’offensive aurait détruit ou endommagé 41 avions militaires russes selon Kiev, dont 11 bombardiers stratégiques de type Tu-95 et Tu-22.
Les destructions de plusieurs de ces bombardiers ont été établies par des images recueillies en source ouverte sur les aérodromes d’Olenia, dans la région de Mourmansk et de Belaïa, dans la région d’Irkoutsk, aux abords du lac Baïkal.
En Sibérie, la fébrilité des services d’ordre était perceptible, mardi 3 juin, sur l’autoroute qui relie la ville d’Irkoutsk à Novossibirsk, plus à l’ouest, des centaines de chauffeurs de poids lourd ayant été contraints de rouler au pas en raison des multiples contrôles de police. Ces véhicules font l’objet des pires soupçons, l’attaque ukrainienne ayant été menée à l’aide de camions immatriculés en Russie, lesquels étaient équipés de faux plafonds ouvrants, contenant des drones porteurs de charges explosives.
Impact psychologique
Cinq camions sont ainsi sortis d’un entrepôt situé dans la zone industrielle de Tcheliabinsk, une ville de l’Oural, pour se diriger vers les cinq aérodromes ciblés. L’entrepôt concerné a été perquisitionné, mardi, par le FSB, un avis de recherche ayant été lancé contre le locataire en titre, un certain Artiom Timofeïev, un Ukrainien naturalisé russe en 2021, désormais à la tête d’une entreprise de transport. Mais l’homme a déjà quitté la Russie, avance la chaîne Telegram VChK-OGPU. En revanche, le propriétaire du lieu et les locataires des entrepôts voisins ont tous été placés en garde à vue.
Si les dommages infligés à l’aviation stratégique russe restent difficiles à évaluer, l’impact psychologique est réel. L’Ukraine, qui n’avait « aucune carte en main » selon le président américain, Donald Trump, retrouve le moral et redore son blason. « Nous avons montré au monde entier que la Russie a de grandes failles dans son système de sécurité, explique Iehor Tcherniev, député ukrainien du parti présidentiel et vice-président de la commission de la défense, du renseignement et de la sécurité nationale. La Russie ment lorsqu’elle tente de convaincre nos partenaires occidentaux qu’elle est en train de gagner cette guerre. C’est faux, mais, malheureusement, nombreux sont nos partenaires qui y croient. »

Cette image satellite distribuée par Maxar Technologies, prise le 20 mai 2025, montre des bombardiers Tu-160 sur la base aérienne de Belaïa, dans la région d’Irkoutsk, en Russie.
Menée de main de maître par Kiev, la destruction à distance de bombardiers stratégiques russes parqués à des milliers de kilomètres de la ligne de front révèle « l’extrême efficacité et la coordination des services de renseignement ukrainiens, qui ont prouvé leur capacité à planifier dans la durée ». « C’est une belle démonstration de planification stratégique », résume Thibault Fouillet, directeur scientifique à l’université Jean-Moulin – Lyon III. Ainsi qu’un camouflet infligé à Vladimir Poutine.
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