
Courrier international – Liberté, progrès, démocratie… Autant d’objectifs que les Occidentaux n’ont pas été en mesure d’atteindre complètement, regrette l’hebdomadaire allemand “Die Zeit”. De quoi donner des munitions aux ennemis de leur projet politique.
“La fin de l’Occident ?” Cette question, posée en une du journal allemand Die Zeit, est complexe. Et elle crée d’autres interrogations : “Démocratie, justice, prospérité – voilà les promesses de notre société. Pourquoi perdent-elles de leur éclat ?”
“Dans ses périodes fastes, l’Occident s’est élargi”, estime l’hebdomadaire de gauche, dans un long article de réflexion. Après la chute du mur de Berlin, il semblait même à son apogée. Mais ce triomphe semble avoir été de courte durée. “Aujourd’hui, il se recroqueville à nouveau.” Et le retour au pouvoir de Donald Trump y est pour beaucoup, même s’il n’est pas le seul facteur de ce déclin.
Le média précise que le terme “Occident” ne fait pas allusion à une zone géographique définie : “c’est à la fois un territoire et une idée”. Il s’agit d’une sorte de projet idéologique en faveur des droits humains, du progrès et du commerce international.
Aucune “potion magique”
Situés au cœur de l’Occident, l’Europe et les États-Unis ont longtemps brandi ces valeurs, mais ils ont aussi régulièrement enfreint leurs propres principes. Par conséquent, “il n’est pas difficile d’expliquer pourquoi les critiques de l’Occident ont le vent en poupe”, analyse Die Zeit.
Cela fait cinq cents ans que les Occidentaux vantent les mérites de la mondialisation capitaliste. Or si elle a sorti des milliards de gens de la pauvreté, beaucoup d’autres ont été laissés pour compte, les inégalités se sont creusées, les États-nations se sont affaiblis et les “petits malins de la finance évoluant dans un monde offshore” en ont profité pour s’enrichir sur le dos des plus fragiles.
La mondialisation n’est pas, comme l’ont longtemps pensé les Occidentaux, “une potion magique productrice de démocratie”, analyse le titre. “La mondialisation s’est retournée contre ses créateurs et alimente ses ennemis.”
Source : Courrier international (France)
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