
La remise cette semaine du rapport annuel de la HAPA au chef de l’Etat intervient après celui de l’observatoire national des droits de la femme et de la fille. Il ne fait pas exception par rapport aux autres rapports des institutions étatiques.
La rhétorique de la cérémonie officielle au palais de Nouakchott, ressemble fort à un rituel qui laisse peu de place à la transparence du bilan. Si par définition ces rapports annuels permettent de mesurer les progrès réalisés par les institutions dans l’exécution de leurs missions et objectifs, il n’en demeure pas moins que le suivi des politiques publiques est problématique. Ce sont la transparence et la gouvernance qui sont pointées du doigt par les observateurs. Certains rapports comme la commission nationale des droits de l’homme et le commissariat des droits de l’homme peuvent être biaisés, mettant en avant les réussites sans aborder suffisamment les défis et les échecs comme en témoignent l’esclavage et la violation permanente des droits de l’homme et des libertés, des droits de la femme et de la fille face à la pression des islamistes pour appliquer la Charia en particulier le viol.
Les informations publiées peuvent ne pas refléter la réalité actuelle à l’instar de la cour des comptes ou le conseil économique et social et environnemental qui agit plus à titre consultatif, notamment en raison de délais dans la collecte et l’analyse des données.
Dans un pays où règne l’omerta, ces documents ne sont pas toujours facilement accessibles au grand public, ce qui limite leur impact sur la transparence et la participation citoyenne. Les recommandations formulées dans ces rapports ne sont pas toujours mises en œuvre, réduisant leur efficacité. Ce qui veut dire in fine que ces rapports s’apparentent à des budgétivores voire des gadgets de la République pour amuser l’opinion publique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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