Washington suspend les demandes de visas pour les étudiants étrangers

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, le temps pour l’administration Trump de mettre en place une procédure pour passer au crible le contenu de leurs réseaux sociaux.

Courrier international – “L’administration Trump envisage d’exiger de tous les étudiants étrangers souhaitant étudier aux États-Unis qu’ils se soumettent à un contrôle de leurs réseaux sociaux – une extension significative des mesures précédentes”, rapporte Politico.

Un message interne du département d’État daté de mardi, révélé par le site et repris par la presse américaine et internationale, ordonne aux sections consulaires de suspendre l’ajout de “toute capacité supplémentaire de rendez-vous pour les visas d’étudiant ou de visiteur d’échange (F, M et J) jusqu’à ce que de nouvelles directives soient publiées”, dans quelques jours, sur les modalités du passage au crible des réseaux sociaux des demandeurs.

“Si l’administration met ce plan à exécution, cela pourrait ralentir considérablement le traitement des demandes de visa étudiant”, note Politico. “Cela pourrait également nuire à de nombreuses universités qui dépendent fortement des étudiants étrangers pour remplir leurs caisses”.

Les visas F sont destinés aux étudiants étrangers, les M sont réservés aux élèves de programmes techniques ou non académiques, comme les écoles de cuisine et autres centres de formation professionnelle, tandis que les J sont attribués aux chercheurs internationaux.

“Nouvelle escalade”

“Plus d’un million d’étudiants internationaux fréquentent des universités à travers les États-Unis chaque année, apportant des milliards de dollars à l’économie américaine et renforçant les secteurs scientifiques et technologiques du pays”, remarque le Washington Post.

L’Association d’enseignants internationaux NAFSA, basée à Washington, estime ainsi que “les étudiants internationaux ont contribué à hauteur de 44 milliards de dollars à l’économie américaine au cours de l’année scolaire 2023-2024, à travers notamment les frais de scolarité, d’hébergement et de transport” et les dépenses annexes de vêtements ou de nourriture, précise le quotidien de la capitale.

Le gel annoncé “constitue une nouvelle escalade par rapport aux mesures de contrôle actuelles, qui ont principalement ciblé les étudiants ayant participé à des manifestations propalestiniennes sur les campus”, remarque The Guardian.

À lire aussi : États-Unis. Les étudiants étrangers face à l’Amérique de Trump

Le quotidien britannique relève que depuis mars dernier, les agents consulaires étaient déjà “tenus de procéder à l’examen systématique des réseaux sociaux à la recherche de preuves de soutien à ‘une activité terroriste ou à une organisation terroriste’” – mais qui pouvait se limiter en réalité à un simple et vague “soutien à la cause palestinienne”.

Mais “la directive de mardi semble avoir une portée plus large” et “on ignore encore si les candidats de certains pays seront soumis à un contrôle supplémentaire”, écrit le South China Morning Post.

“Depuis le début du second mandat de Trump, de nombreux étudiants internationaux, y compris chinois, ont assuré s’autocensurer sur les campus et prendre d’autres mesures pour échapper à la surveillance de l’administration”, ajoute le quotidien hongkongais, rappelant que sur le gros million d’étudiants internationaux inscrits dans les facultés américaines sur l’année scolaire 2023-2024, “plus de 270 000 d’entre eux étaient chinois”.

“Vous n’êtes pas les bienvenus”

El País souligne que ce nouveau tour de vis est dans la droite ligne du “harcèlement” du gouvernement à l’encontre de l’université de Harvard, intervenant “quelques jours seulement” après que l’administration Trump eut signifié aux responsables de la faculté la révocation de leur autorisation d’accueil d’étudiants étrangers – décision suspendue depuis par la justice.

“Mardi, Trump est allé plus loin en ordonnant la résiliation de tous les contrats de neuf agences fédérales avec l’université”, soit un manque à gagner pour Harvard estimé à 100 millions de dollars.

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Source : Courrier international (France)

 

 

 

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