Une du jour – À Gaza, l’armée israélienne “cherche à tuer pour tuer, sans aucune justification”

L’enclave palestinienne est en proie à une catastrophe humanitaire et à une escalade militaire qui s’est intensifiée ces derniers jours. Le drame d’un couple de médecins qui a perdu neuf de leurs dix enfants dans une frappe israélienne en est devenu le symbole, raconte le quotidien palestinien “Al-Quds”.

Courrier international – Le numéro du quotidien palestinien Al-Quds daté du 26 mai est un condensé de la tragédie humaine en cours dans la bande de Gaza. En première page, le titre principal, en rouge sang, “Bombardements, destruction, famine et déplacement”, tente un résumé de ce qui se passe dans l’enclave palestinienne, dévastée après dix-neuf mois d’une guerre sans fin, depuis la reprise de l’offensive israélienne il y a plus de deux mois. Une offensive qui s’est intensifiée avec le lancement, le 17 mai, de l’opération Chars de Gédéon.

Et puis il y a cette photo, reprise à la une des principaux journaux palestiniens du jour, de ces petites filles criant famine, écuelle à la main, bousculées par une foule devant une cuisine communautaire à Khan Younès. Une terrible illustration de la catastrophe humanitaire qui s’installe dans l’enclave.

Dans son éditorial, le directeur de la rédaction d’Al-Quds, Ibrahim Melhem, cite le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich :

“La terre nous est étroite. Elle nous accule dans le dernier défilé et nous nous dévêtons de nos membres pour passer.”

Le drame de la famille Al-Najjar

Dans les pages intérieures, le quotidien édité à Jérusalem-Est s’arrête sur le drame qui a frappé la famille d’Alaa Al-Najjar, qui a ému le monde entier. Le 23 mai, la pédiatre venait de prendre sa garde dans un hôpital de Khan Younès lorsqu’une frappe aérienne a visé sa maison, située tout près de là. Neuf de ses dix enfants ont été tués ; son mari, lui aussi médecin, et leur fils ont été grièvement blessés.

Ce “massacre […] démontre l’ampleur des crimes israéliens qui n’épargnent ni les enfants ni le personnel médical”, écrit Al-Quds dans un autre article, dans lequel plusieurs journalistes et analystes ont été sollicités pour commenter ce drame. Il montre que “l’occupation cherche à tuer pour tuer, sans aucune justification militaire ou sécuritaire”, explique l’un d’eux.

Cette tragédie “indescriptible”, poursuit le journal, “révèle une stratégie systématique visant à anéantir le peuple palestinien en ciblant l’ensemble de la population dans une tentative de vider la terre [de la bande de Gaza] de ses habitants”.

Lundi 26 mai, des bombardements israéliens sur une école abritant des déplacés dans la ville de Gaza ont fait au moins 33 victimes, “principalement des enfants”, selon la Défense civile. L’armée israélienne, elle, dit avoir visé des “terroristes de premier plan […] dans un centre de commandement et de contrôle”.

La guerre à Gaza a fait près de 54 000 morts, en majorité civils, sans compter les milliers de disparus.

 

 

 

Al-Quds

Fondé en 1956, “Jérusalem” est proche des intellectuels modérés et des cercles dirigeants palestiniens.

C’est le seul grand titre de la presse quotidienne palestinienne basé à Jérusalem-Est.

 

 

 

 

Source : Courrier international (France)

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