Le PSG a su produire du jeu, de la joie, et une force collective qu’il emportera pour la finale de Ligue des champions

Le PSG a surclassé le Stade de Reims (3-0) et facilement remporté sa première finale du mois de mai, et sa seizième Coupe de France. Mais rien ne compterait autant que sa première Ligue des champions, dans six jours, pour laquelle il semble bien préparé.

L’Equipe – On n’avait pas vraiment eu le temps d’oublier les manières féroces du PSG, quand il s’agit de piétiner la concurrence française, depuis quatre mois, mais les Parisiens ont su les ramener à la surface au bon endroit, au bon moment, et dans les circonstances mêmes où on les attendait : en marchant sur le Stade de Reims (3-0), et en le piétinant, même, à une semaine de sa finale de la Ligue des champions, face à l’Inter Milan, Paris a su produire du jeu, de la joie, et une force collective qu’il emportera avec lui, à Munich.

Les champions de France ont retenu leurs coups, en seconde période, quand chaque minute qui passait les rapprochait du grand rendez-vous de Munich, mais Reims était tellement éteint que rien n’aurait pu le ranimer, et la maîtrise technique du PSG l’aura constamment soustrait à un danger qui n’existait pas vraiment. Le club parisien a remporté sa seizième Coupe de France en vingt-et-une finales, depuis 1982, et son doublé est si peu une surprise, en regard de sa suprématie économique et sportive absolue, que le débat sur son mérite profond n’est pas près de se tarir, d’est en ouest et du nord au sud – surtout au sud.

Mais s’il y a longtemps que la séduction par le bilan ne suffit pas, ce PSG ajoute autre chose, cette saison comme samedi soir : une façon d’être à la fois plus fort et plus collectif que les autres, en surplus d’une jeunesse qui favorise l’identification et l’indulgence.

Barcola dans tous les bons coups

À une semaine de Munich, en remportant la plus vieille compétition française que l’on continuera toujours à appeler de son nom, Paris s’est entraîné à soulever un trophée sous les confettis, un samedi soir dans la nuit, mais il a fait beaucoup plus que cela : il a donné, pendant une bonne demi-heure, en première période, une mesure de l’intensité et de l’efficacité dont il ne devra pas s’éloigner pendant une heure et demie, face à l’Inter.

Il n’aura sûrement pas les mêmes facilités à trouver Achraf Hakimi dans le dos de la défense interiste, et le Stade de Reims s’est trop rapidement souvenu qu’il avait un maintien à aller chercher, mercredi, mais le pressing, le contre-pressing, les courses venues de l’arrière, et la belle soirée de Bradley Barcola ont fait le succès du point d’étape, au Stade de France.

Joueur aux statistiques cycliques, Barcola a estoqué Reims d’un doublé, sur deux passes parfaites de Désiré Doué (16e et 19e), et il a ajouté une passe décisive au tableau, à destination d’Hakimi (43e). La soirée aura été moins décisive et moins joyeuse pour Ousmane Dembélé, qui a semblé marcher sur des oeufs plutôt que sur l’eau, à une semaine d’une finale qui peut lui offrir le Ballon d’Or, et pour Khvitcha Kvaratskhelia, malade après l’échauffement, qui aura vu la finale depuis son canapé. C’est Doué qui avait été annoncé sur le banc, une décision qui ne pouvait pas être anodine, à une semaine de la finale de la C1, même si l’esprit de la répétition générale a glissé sur Luis Enrique au moment de s’en tenir à son choix de faire disputer la Coupe de France à Matveï Safonov, jusqu’au bout.

Parti pour égaler le record de la finale de 1970 Saint-Étienne-Nantes (5-0), le PSG s’est arrêté bien avant, parce qu’il n’avait pas besoin d’aller plus loin, parce que Dembélé a trouvé Yehvann Diouf et un poteau (64e), et parce que les cinq entrants n’ont pas bouleversé le rythme de la seconde période, en dépit de l’envie palpable de Warren Zaïre-Emery.

Et Reims, dans tout ça ? Presque rien. Les Rémois ont été troués la première fois qu’ils se sont projetés à six en attaque (16e), et à deux comme à six, ils n’ont jamais été dangereux. C’est toujours la même chose : le finaliste de la Coupe aurait mérité de jouer sa chance sans pensée parasite, mais le 16e de Ligue 1 a forcément mérité une partie de ce mois de mai poisseux qui le tourneboule. La défaite de Reims, enfin, enverra l’OL en Ligue Europa et Strasbourg en barrages de Ligue Conférence : le PSG est une équipe qui peut faire plaisir à ses adversaires, cette saison, mais seulement quand il ne les croise pas.

Vincent Duluc

Source : L’Equipe

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