Côte d’Ivoire : ce que l’on sait de la polémique sur les tarifs préférentiels accordés aux élus par Corsair

La présidente du Sénat a signé, le 15 mai, une convention permettant à des officiels ivoiriens et à leurs familles de bénéficier de tarifs privilégiés pour des vols vers la France, pour s’y faire soigner. Sur les réseaux sociaux et dans l’opposition, la colère gronde.

Jeune Afrique – « Un véritable scandale », un accord « honteux » et « indécent », voire un gouvernement qui « se fiche du peuple ivoirien »… Ce sont quelques-unes des réactions qui ont essaimé les réseaux sociaux ces derniers jours, après la signature, jeudi 15 mai, d’une convention entre plusieurs institutions ivoiriennes, comme le Sénat et l’Assemblée nationale, et la compagnie aérienne Corsair.

Le but ? Que des élus de Côte d’Ivoire et leurs proches puissent bénéficier de rabais conséquents sur leurs frais de transport vers la France et sur leurs soins de santé dans un hôpital parisien. Des avantages qui ne sont pas du goût de tous dans le pays.

• Un accord qui concerne aussi les voyages privés

La convention signée par Kandia Camara, présidente du Sénat, prévoit « la réduction des coûts des billets d’avion sur les lignes de Corsair tant pour les voyages professionnels que privés ». La compagnie française opère un aller-retour quotidien entre Abidjan et la capitale française.

« En plus de permettre aux officiels ivoiriens et à leurs familles de voyager à moindre coût, nous nous félicitons également de ce partenariat qui leur offre l’opportunité de bénéficier des prestations de l’Hôpital américain de Paris à des conditions préférentielles », avait également déclaré Kandia Camara.

Depuis 2019, il existe en fait un package lancé par Corsair pour ses clients ivoiriens en partenariat avec l’Hôpital américain de Paris, qui comprend un billet d’avion et un bilan de santé dans cet établissement de santé réputé.

• L’opposition dénonce « une démarche élitiste »

Mais le discours de la présidente du Sénat a laissé entendre que cet avantage serait destiné aux élus de l’Assemblée nationale, du Sénat et de trois autres institutions de l’État ivoirien, déclenchant l’ire de l’opposition.

Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé a par exemple « condamné fermement » une « démarche élitiste et déconnectée des réalités du peuple ivoirien ». Le groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a de son côté estimé que « le mandat d’élu de la nation ne [devait] pas être un moyen d’enrichissement ni d’obtention de privilèges démesurés et choquants au détriment du peuple » ivoirien.

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Source : Jeune Afrique avec AFP

 

 

 

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