En Arabie saoudite, les domestiques kényanes proches de « la traite des êtres humains », dénonce Amnesty

AFP « Exploitation extrême », enfermement, racisme, violence et parfois viols : les employées domestiques kényanes subissent en Arabie saoudite des conditions de travail si « éprouvantes, abusives et discriminatoires » qu’elles s’apparentent souvent au « travail forcé et à la traite des êtres humains », dénonce Amnesty international.

Dans un rapport publié mardi, jour où le président américain Donald Trump se rend en visite officielle à Riyad, l’ONG de défense des droits humains raconte les « conditions brutales » auxquelles elles ont été soumises, « trimant régulièrement plus de 16 heures par jour », sans repos ni possibilité de quitter la maison de leur employeur.

Parmi les 70 femmes interrogées par Amnesty, la plupart affirme avoir vécu une « surcharge de travail extrême », pour un salaire mensuel moyen s’élevant à 900 rials saoudiens (213 euros), quand il était payé, sans heure supplémentaire versée – soit un taux horaire de 45 centimes d’euro.

« Je travaillais (…) toute la journée et même la nuit, je continuais de travailler. J’avais l’impression d’être un âne », a rapporté l’une des victimes interviewées par Amnesty.

Beaucoup ont confié à l’ONG s’être retrouvées coupées du monde après avoir vu leur téléphone et leur passeport confisqués, avoir été privées de nourriture ou forcées de manger les restes et avoir été obligées de dormir « dans un garde-manger ou par terre dans la chambre d’un enfant ».

Amnesty a également dénoncé le « racisme systémique » dont ces travailleuses domestiques, souvent traitées « d’animal » ou de « singe », sont victimes. Certaines « étaient agressées sexuellement, et parfois violées, par leurs employeurs masculins », affirme l’ONG.

« Ces femmes se sont rendues en Arabie saoudite en quête d’un emploi pour subvenir aux besoins de leur famille ; elles ont subi des violences indicibles au domicile de leurs employeurs », s’est ému Irungu Houghton, directeur d’Amnesty International Kenya dans un communiqué.

Environ quatre millions de personnes travaillent comme employés de maison en Arabie Saoudite et toutes viennent de pays étrangers, dont 150.000 du Kenya, selon les statistiques sur le marché du travail du pays cités par Amnesty, qui affirme n’avoir pas obtenu de réponse des autorités saoudiennes et kényanes sur le sujet.

L’AFP n’a pu non plus obtenir de commentaire du gouvernement kényan, qui encourage la migration de sa main d’œuvre.

Alors que Riyad assure avoir adopté des réformes de son droit du travail, « derrière les portes closes, les employées domestiques continuent de subir des actes de racisme, de violence et d’exploitation d’une ampleur révoltante », pointe Amnesty international.

Leurs « conditions de travail éprouvantes, abusives et discriminatoires (…) s’apparentent souvent au travail forcé et à la traite des êtres humains », s’insurge encore l’ONG.

AFP 

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

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