Mauritanie : la faiblesse du développement humain révélatrice de l’oligarchie militaire 

La révélation du rapport 2025 des Nations-Unies sur le faible développement humain de la Mauritanie ne surprend pas les observateurs qui pointent une gouvernance militaire qui aggrave les inégalités sociales. 

Le paradoxe mauritanien est un cas d’école intéressant dans la sous-région en matière de développement humain. Les observateurs s’interrogent sur un pays qui possède toutes les richesses naturelles et qui n’arrive pas depuis 1978, l’arrivée au pouvoir des militaires, de se doter des infrastructures de base et d’exécuter des projets de développement pour réduire l’écart entre zones rurales et zones urbaines. Cette faiblesse notoire du développement humain n’a pas échappé aux Nations-Unis qui confirment cette contre-performance dans son rapport 2025. Malgré une croissance économique notable, les disparités géographiques et les inégalités entre les sexes persistent, notamment dans l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux services de base.

L’éducation est considérée comme le principal frein au développement humain surtout avec la réforme controversée du système éducatif de 2022. Un bon système éducatif est essentiel pour la diversification économique et la croissance inclusive. Le président Ould Ghazouani mise sur les programmes de protection sociale, tels que les transferts monétaires. Ces mesures ont amélioré de peu les revenus des plus pauvres et leur impact sur l’accès aux services essentiels reste largement insuffisant. Cette politique apparente contre la pauvreté profite au contraire aux riches et à l’enrichissement des militaires : promotions et divers privilèges des fonctions et sans oublier des suspicions dans les trafics de stupéfiants. C’est l’oligarchie militaire qui est pointée du doigt. La richesse étant entre les mains des hommes kaki déguisés en civil au plus haut sommet de l’Etat.