JD Vance plaisante à propos d’expulser les touristes qui assisteront à la Coupe du monde 2026 (et personne ne rit)

À un an du Mondial 2026, le vice-président JD Vance a tenté l’humour…en menaçant les touristes de les expulser s’ils ne quittent pas le pays à temps.

Vanity Fair   – Une conférence enthousiasmante sur l’organisation de la Coupe du monde de football 2026 censée vanter la qualité de l’accueil, de la sécurité, de l’ambiance festive. Au lieu de cela, les projecteurs se sont tournés vers une plaisanterie signée JD Vance, second de Donald Trump. Le vice-président a évoqué avec légèreté la possibilité de renvoyer chez eux les touristes qui « oublieraient » de rentrer après le tournoi.

« Quand le temps est écoulé, ils devront rentrer chez eux, sinon ils devront parler à la secrétaire Noem », a-t-il lancé lors d’un point presse à la Maison Blanche. Une référence à Kristi Noem, actuelle secrétaire à la Sécurité intérieure, surnommée « ICE Barbie » par les médias en rapport à son zèle en matière d’expulsions.

Des milliards de dollars de retombées économiques

La déclaration teintée d’ironie assumée n’a pourtant fait rire ni les journalistes présents, ni les réseaux sociaux. Dans un contexte tendu où l’image des États-Unis à l’étranger se fragilise, cette sortie jugée déplacée illustre une nouvelle fois la ligne autoritaire adoptée par l’administration Trump vis-à-vis des étrangers. Même lorsqu’ils viennent en simples supporters.

La Coupe du monde 2026 se déroulera conjointement aux États-Unis, au Canada et au Mexique dans le but de représenter un moment d’unité internationale. Pour les villes hôtes, de New York à Los Angeles, en passant par Atlanta et Dallas, l’événement représente des milliards de dollars de retombées économiques et une occasion en or de rayonner sur la scène mondiale. Mais du côté américain, l’atmosphère s’annonce plus fermée qu’enjouée. Si Donald Trump lui-même s’est voulu rassurant en promettant une « expérience sans accroc » pour les touristes, les propos de JD Vance semblent contredire cet esprit d’ouverture. L’Amérique accueillera le monde… à condition qu’il reparte dès le coup de sifflet final.

« l’Amérique accueillera le monde »

Au-delà de l’anecdote politique, les propos de JD Vance posent une question diplomatique. En pleine relance post-Covid, le secteur du tourisme tente de retrouver ses chiffres d’avant-crise. Les discours restrictifs pourraient bien décourager les voyageurs potentiels. Le cabinet Tourism Economics prévoit déjà une baisse de 5 % des arrivées internationales aux États-Unis en 2025, imputée en partie à la « polarisation politique » et à la « rhétorique hostile » du gouvernement en place. La FIFA, elle, reste confiante. Gianni Infantino, son président, a réaffirmé mardi que « l’Amérique accueillera le monde ». Les autorités américaines ont d’ailleurs annoncé que la Coupe du monde des clubs prévue cet été servirait de test grandeur nature pour les procédures de visa.

Ce n’est pas la première fois que l’homme, qu’internet accuse d’avoir tué le Pape François (par sa simple présence), se fait remarquer dans un contexte sportif. Le mois dernier, il avait déjà attiré les moqueries en laissant tomber (littéralement) le trophée du championnat universitaire de football américain. Ce qui, dans une autre bouche, aurait pu passer pour une boutade, prend ici un ton bien plus sérieux. Car l’humour, en particulier en diplomatie, est une affaire de contexte. Dans une Amérique de plus en plus barricadée, ce qui se voulait ironique finit par sonner comme une menace.

 

 

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