Mauritanie : la mascarade des dépenses publiques au cœur du règlement du budget 2023 

Le parlement vient d’adopter la loi sur le règlement du budget 2023 dont les caractéristiques principales font apparaître un taux d’exécution de plus de 90 pour cent avec un déficit de près de 11 milliards d’ouguiyas. 

Derrière cette fin de gouvernance du premier quinquennat de Ould Ghazouani c’est la gestion des finances publiques qui est pointée par les observateurs. Et au-delà c’est le contrôle parlementaire qui apparaît comme une lettre à la poste de députés dont l’opacité de leur patrimoine est contraire à la démocratie et à la bonne gouvernance. L’exécution de plus de 90 pour cent du budget 2023 est révélatrice d’une baisse des recettes publiques à plus de 86 milliards d’ouguiyas par rapport à la prévision.

Ce manque à gagner réside dans l’omniprésence de la corruption au niveau des marchés publics. Pas étonnant que le patronat apparaisse encore plus à partir de 2024 comme le partenaire privilégié de Ould Ghazouani dans les domaines prioritaires l’agriculture et l’assainissement. Ce règlement du budget 2023 interroge la sincérité des comptes publics, un principe de gouvernance qui ne fait pas bon ménage avec des exécutants incompétents et cupides. En réalité cette étape finale d’un budget n’intéresse pas les députés surtout de la majorité présidentielle, qui sont au début et à la fin de cette mascarade des deniers publics.