Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré sous pression après l’annonce d’une nouvelle tentative de putsch

Alors que plusieurs officiers soupçonnés de « complot » ont été arrêtés, le chef de la junte a demandé au Tchad de lui envoyer un contingent de plus de 200 hommes pour renforcer son dispositif de sécurité.

Le Monde  – Durant ses trois premières années au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré a dénoncé de nombreuses tentatives de coup d’Etat contre son régime. Certaines avérées, d’autres moins. Dernière en date, jugée sérieuse par des sources concordantes : le 21 avril, lorsque le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, a dénoncé à la télévision nationale « un grand complot en préparation […] dont le but ultime [était] de semer le chaos total » au Burkina Faso. Selon lui, « la manœuvre devait aboutir […] à un assaut sur la présidence par un groupe de soldats recrutés par les ennemis de la nation », le tout coordonné avec des complices externes « tous localisés en Côte d’Ivoire », pays voisin une nouvelle fois accusé de velléités déstabilisatrices.

Comme cela est devenu la norme à chaque annonce de ce genre à Ouagadougou, plusieurs militaires ont été arrêtés. Cette fois, une dizaine d’officiers et de sous-officiers ont été interpellés, a indiqué Mahamadou Sana. Parmi eux, le commandant Frédéric Ouédraogo, ex-commandant du bataillon de la justice militaire transféré à la planification des opérations, et le capitaine Elysée Tassembedo, commandant du 12e régiment d’infanterie commando et du groupement des forces de sécurité du Nord.

Selon des sources sécuritaires burkinabées jointes par Le Monde, des arrestations ont aussi eu lieu au sein du groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR), l’unité chargée de protéger Ibrahim Traoré. « Certains de ses éléments étaient en contact avec les autres militaires qui ont été interpellés », confie un officier. De quoi préoccuper le premier cercle du chef de la junte, qui a fait de sa protection l’une de ses priorités quotidiennes.

« Le malaise est palpable »

N’ayant plus une confiance totale en sa garde, le capitaine Traoré a notamment, assurent plusieurs sources, demandé au président tchadien, Mahamat Idriss Déby – qu’il avait accueilli durant deux jours au Burkina, fin février –, de lui envoyer un contingent de plus de 200 hommes pour renforcer son dispositif de sécurité.

« Les pays de l’AES [Alliance des Etats du Sahel, l’organisation régionale formée par le Burkina, le Mali et le Niger] nous demandent de les rejoindre. Ils nous demandent aussi du soutien sécuritaire, car ils savent que nous pouvons combler certains de leurs besoins dans ce domaine », commente Gassim Cherif Mahamat, le porte-parole du gouvernement tchadien, sans en dire davantage sur l’éventuelle arrivée de forces tchadiennes au Burkina.

Autre motif d’inquiétude pour le capitaine Traoré : des membres des bataillons d’intervention rapide (BIR) basés à Ouagadougou ont aussi été arrêtés dans le cadre de cette tentative présumée de coup d’Etat.

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Source : Le Monde 

 

 

 

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